Les autorités bernoises ont incité les habitants de la commune à choisir Berne lors du vote communaliste du 17 septembre prochain
Les représentants du canton de Berne, Conseillers d'Etat et membre de la chancellerie, ont rencontré une soixantaine d'habitants de Sorvilier mercredi soir
Sorvilier a tout à gagner à rester dans le canton de Berne. Les trois membres de la Délégation du Conseil-exécutif pour les affaires jurassiennes se sont rendus dans la commune mercredi soir pour convaincre les habitants de choisir le canton de Berne lors du vote communaliste du 17 septembre prochain. Pierre-Alain Schnegg, Bernhard Pulver et Christoph Neuhaus s’étaient déjà livrés à l’exercice à Belprahon deux heures plus tôt. A Sorvilier, une soixantaine de personnes ont assisté à cette présentation et ont fait part de leurs interrogations aux conseillers d’Etat.
Fiscalité en tête de liste
La fiscalité a bien sûr alimenté le débat, avec des interventions en faveur du Jura. Bernhard Pulver n’a pas démenti les chiffres avancés, mais a rappelé que la situation d’aujourd’hui ne sera peut-être pas celle de demain. Si l’impôt cantonal est actuellement plus avantageux dans le Jura, Berne a pour objectif de le faire baisser dans les 10 prochaines années. Quant à l’impôt communal, impossible de dire comment il évoluerait en cas de départ. Un habitant a aussi rappelé que de nombreuses taxes et assurances sont plutôt à l’avantage bernois.
Inquiétudes sur le statut d'enclave
Des citoyens se sont interrogés sur le fonctionnement d’une enclave. Le gouvernement bernois a expliqué que des solutions intercantonales avec les communes voisines, pour les écoles par exemple, pourraient être trouvées. Elles ne seraient toutefois pas forcément aussi bonnes et avantageuses pour les habitants de Sorvilier que celles qui existent actuellement. Il a aussi rappelé que Clavaleyre, commune bernoise enclavée dans le canton de Fribourg, a récemment décidé de quitter Berne car sa situation était trop compliquée. La Résidence Plein-Soleil, qui accueille 90 % de pensionnaires bernois, s’est aussi inquiétée de son avenir. Pierre Alain Schnegg a reconnu qu’en cas de changement de canton, les placements se feraient en priorité sur sol bernois, ce qui laisse entendre que l’institution pourrait se retrouver en difficulté.
Ambiance calme malgré quelques remous
Globalement, les échanges ont été sereins, avec une salle relativement équilibrée. Bernhard Pulver et Pierre Alain Schnegg ont tout de même trouvé le climat un peu plus tendu qu’à Belprahon. Quelques voix se sont élevées contre la lenteur du traitement des recours contre le vote de Moutier par la Préfecture et ont demandé pourquoi les cantons et la Confédération n’intervenaient pas. Le Gouvernement bernois a rappelé qu’il n’a pas à agir dans les affaires du préfet, en vertu de la séparation des pouvoirs. Il a aussi rappelé que le vote de Sorvilier ne dépendait pas de celui de Moutier, contrairement à celui de Belprahon, ce qui a provoqué des murmures d’approbation. Enfin, le vice-chancelier Michel Walthert a assuré que toutes les mesures seraient prises pour assurer la bonne tenue du scrutin.
Sorvilier recevra également une délégation du gouvernement jurassien mardi prochain./ast
