L’association MädchenHouse des filles Biel-Bienne, née en 2012, veut ouvrir une structure d’accueil dans la cité seelandaise l’an prochain. L’ambition n’est pas nouvelle mais elle a dû être revue à la baisse. Initialement, le projet prévoyait l’ouverture d’une structure d’hébergement de crise et un centre de consultation LAVI pour des adolescentes et des jeunes femmes de 14 à 20 ans, victimes de violences physiques, psychiques et sexuelles dans leur famille ou leur environnement social. Or, une autorisation du canton est nécessaire pour l’accueil des mineurs.
Désormais, l’association prévoit d’ouvrir, dès l’année prochaine, une structure de quatre lits, dont un d’urgence, pour des jeunes femmes de 18 à 20 ans, avec une structure d’encadrement, afin de lutter contre les mauvais traitements. « C’est une question qui est sur le devant de la scène.Entre 2015 et août 2017, 905 cas de mariages forcés ont été signalés. Les femmes sont touchées dans 83% des cas, selon un communiqué du Conseil fédéral qui ne parle pas de protection », a déclaré la co- présidente de l’association Mädchen House des filles Biel-Bienne Claire Magnin. Elle n’entend pas pour autant renoncer au plan initial. Ce projet pilote prévu sur six mois peut servir d’impulsion.
Pour le concrétiser l’association est à la recherche de financement depuis cinq ans. Elle a réussi à récolter un peu plus de la moitié de la somme nécessaire et a besoin maintenant de 100'000 francs pour compléter le budget. Elle est aussi en quête d’un local adapté pour la structure et de biens nécessaires pour monter un ménage comme des meubles, du matériel de cuisine et de la literie par exemple. De son côté, le député biennoise au Grand Conseil Béatrice Stucki s’est adressé aux autorités cantonales par le biais d’un postulat accepté à une large majorité. Le texte demande à ce qu’une enquête soit faite pour estimer le nombre d’adolescentes et de jeunes femmes concernées et les besoins en hébergements spécialisés.
Le rôle des politiques
La Directrice des finances de la ville de Bienne est l’une des membres du comité de soutien de la Mädchenhouse des filles Biel-Bienne. Pour Silvia Steidle, les subventions ne doivent pas venir exclusivement de la ville de Bienne car le projet profitera à toute la Suisse et non pas seulement aux Biennoises. Elle indique par ailleurs que le plan d’allégement 2018 prévu par le canton de Berne permet au canton de se décharger de ses responsabilités qui lui incombent sur les communes. /anl