Le mari de Latifa B. a bien tué son épouse en janvier 2015 à La Chaux-de-Fonds. La Cour pénale du canton de Neuchâtel l'a reconnu coupable d'assassinat jeudi et a augmenté sa peine à 20 ans de prison.
En juin dernier, le Tribunal criminel des Montagnes et du Val-de-Ruz avait prononcé une peine de 18 ans. L’homme de 31 avait alors décidé de faire recours.
Affirmations peu crédibles
Le mari de Latifa B. a continué de clamer son innocence devant les juges cantonaux, ses avocats ont plaidé l’acquittement. Mais ses explications ont été jugées « peu crédibles » par la Cour pénale.
L’homme avait avoué avoir tué son épouse, avant de se rétracter. « Les aveux sont confirmés par des éléments objectifs qui ne pouvaient être connus que par l’auteur de l’homicide », a déclaré la présidente de la Cour. Il a notamment indiqué avoir étranglé puis noyé Latifa B., ce qui a été confirmé par la suite par l’expertise médico-légale. Il a également raconté qu’il avait rasé les cheveux de sa femme avec une tondeuse électrique, qu’il avait déposé son corps dans le coffre de sa voiture avant de l’abandonner nu, face contre terre, en bordure de forêt… Tant de détails qui se sont révélés exacts.
Froideur et égoïsme
Les juges cantonaux reconnaissent donc l’accusé coupable de l’homicide de Latifa B. le 6 janvier 2015. Rien ne permet d’établir qu’il a prémédité son acte, mais il a agi « de façon odieuse, pour des motifs incompréhensibles et égoïstes, avec froideur et un mépris total de la vie humaine ». La Cour pénale retient donc l’assassinat et prononce une peine de 20 ans, estimant que la responsabilité du prévenu est entière, qu’il n’a pas de circonstances atténuantes et que sa culpabilité est extrêmement lourde.
« Après le premier jugement, il y avait une forme de déception en se disant que ce crime méritait les 20 ans qui ont été prononcés aujourd’hui », déclare Jean-Daniel Kramer, l’avocat de la famille de Latifa B., « ce jugement est une satisfaction et la famille va enfin pouvoir faire son deuil. »
L’accusé a 30 jours pour faire appel devant le Tribunal fédéral. /mvr