Jean-François Roth l’assure sans détour. La SSR de demain ne sera plus celle d’aujourd’hui. Le Jurassien évoque un développement numérique et une probable disparition, à terme, du nombre de chaînes linéaires
« On vient de traverser une épreuve majeure. On jouait notre sort sur un dimanche de votation. Le résultat confère une légitimité populaire au service public audiovisuel en Suisse ». L’analyse de Jean-François Roth lundi dans La Matinale sur RFJ. L’ancien ministre jurassien s’exprimait en tant que président de la Radio Télévision de Suisse romande (RTSR) et vice-président du Conseil d’administration de la SSR.
Au lendemain du rejet massif de l’initiative No Billag par le peuple suisse, les analystes sont unanimes pour dire ou écrire que la SSR devra se restructurer, ce que Jean-François Roth corrobore : « ce ne sera plus comme avant, une césure s’est produite dimanche, mais c’est valable aussi pour la presse écrite », estime-t-il. Dimanche soir, le directeur général de la SSR Gilles Marchand avançait un plan d’économie de 100 millions de francs. « On s’achemine vers un programme d’économies drastiques, sur les processus de production, explique Jean-François Roth. On peut envisager à terme une réduction du nombre de chaînes, mais il faut que les auditeurs et téléspectateurs puissent trouver leur compte sur des portails Internet. L’important restera le contenu qu’on pourra continuer d’offrir à la population ».
Une seule chaîne de radio et de télé pour toute la Suisse romande, imaginable ? « Oui, répond sans détour le Jurassien. A terme, d’ici dix ans. », ce qui laisse à penser que la SSR tiendra ses promesses de campagne, comme l’exigent les initiants de No Billag ? « On est confronté à une réalité qu’on ne pourrait pas contourner. Donc, oui, les promesses seront tenues », conclut Jean-François Roth. /clo