Les vestiges mis au jour lors des fouilles du chantier de rénovation de la vieille ville de St-Ursanne sont à découvrir dans le cadre des Journées européennes du patrimoine
Un cimetière, des remparts et une multitude d’objets : les fouilles réalisées lors du chantier de rénovation de la vieille ville de St-Ursanne ont réservé pas mal de surprises. Le public peut en découvrir une partie samedi et dimanche dans le cadre des Journées européennes du patrimoine. Une sélection d’objets est exposée au Musée lapidaire de la cité médiévale de 10h à 12h et de 13h à 17h les deux jours.
Un panorama de l’histoire
Les travaux qui durent depuis deux ans ont permis de mettre au jour des vestiges très variés datant du 9e au 19e siècle. « Des traces d’anciennes fortifications médiévales ainsi que des restes de bâtiments, de canalisations ou encore de routes de toutes ces périodes différentes ont été découvertes », indique Robert Fellner, l’archéologue du canton du Jura. Les vestiges d’un bâtiment situé à l’extérieur des remparts ont aussi été retrouvés devant la banque Raiffeisen. Certains avaient émis l’hypothèse au début de l’été qu’il pouvait s’agir d’un port. Robert Fellner doute toutefois fortement de cette théorie. « À ma connaissance, on ne peut vraiment pas parler d’un port. La fonction de ce bâtiment n’est pas encore très claire. Vu l’importance, il doit s’agir d’une partie des défenses de la ville », souligne l’archéologue cantonal.
Des informations sur la vie des habitants
Les objets et structures découverts durant les fouilles permettent d’en savoir davantage sur la vie d’antan à St-Ursanne. Les anciens remparts donnent notamment des informations sur le système défensif de la ville, alors que la mise au jour d’un cimetière datant du 10e au 12e siècle apporte des éclaircissements sur le niveau de vie des habitants de la cité médiévale.
Quant à savoir pourquoi ces vestiges n’ont été découverts qu’aujourd’hui alors qu’ils sont là depuis de très nombreuses années, Robert Fellner émet plusieurs hypothèses. Il n’y a notamment jamais eu de travaux aussi extensifs en ville de St-Ursanne. De plus, l’archéologie cantonale n’a été fondée qu’en 1985 et ses activités étaient concentrées à l’époque sur les travaux de la Transjurane. Robert Fellner évoque ainsi un manque de surveillance et de suivi.
De nouvelles surprises en perspective
Le chantier n’est pas terminé en vieille ville de St-Ursanne. Les travaux ont repris cette semaine et les archéologues s’attendent à faire de nouvelles découvertes dans le sous-sol de la ville. Les objets mis au jour sont, pour certains, exposés au musée Lapidaire et donc à découvrir à l’occasion des Journées européens du patrimoine. Les structures plus massives qui ont été trouvées dans le sol sont documentées par les archéologues, puis recouvertes ou détruites en fonction des travaux qui doivent être réalisés. /alr