Le bus qui a pris feu dans un tunnel près de Porrentruy jeudi dernier dégageait de la fumée bien avant le sinistre, selon nos informations il a également perdu une quantité importante de gazole sur plusieurs centaines de mètres
Le car qui a pris feu dans le tunnel de Montaigre près de Porrentruy jeudi dernier présentait plusieurs défaillances avant le sinistre. « De la fumée était perceptible à l’arrière du véhicule avant son entrée dans le tunnel du Mont-Russelin (NDLR, une vingtaine de kilomètres avant le tunnel de Montaigre) », précisait mardi un communiqué du Ministère public jurassien. Selon nos informations, le bus perdait également du liquide en quantité importante. Vraisemblablement du gazole, mais on ne peut totalement exclure l’hypothèse de l’huile de moteur ou d’une fuite du liquide de refroidissement.
Le soir du sinistre, c’est bien une forte présence de diesel sur la chaussée et autour de la carcasse qui est relevée par les officiers de police présents sur les lieux. Des images (telles que notre photo), montrent une longue et large traînée de liquide gras sur le parcours du bus dans le tunnel mais également à l’extérieur. Le véhicule a donc perdu du carburant sur plusieurs centaines de mètres au moins avant de s’immobiliser. Selon le Ministère public, « plusieurs témoins ont également décrit une fuite de liquide venant du car ». La prudence impose toutefois aux enquêteurs de vérifier qu’il ne s’agisse pas d’une fuite provenant d’un autre véhicule engagé sur l’autoroute en même temps, mais la coïncidence est peu probable.
La carcasse devrait parler
Cependant, une perte de gazole n’explique pas tout. Le diesel est difficilement inflammable et il faut une température d’au moins 220 degrés (point d’auto-inflammation) pour qu’il prenne feu. Il est donc probable qu’un autre problème technique ait entraîné cette surchauffe. L’examen de la carcasse calcinée, réalisé mardi par un expert venu de Lausanne, devrait permettre de définir ce qui a déclenché l’incendie. La suite de l’enquête devra également éclaircir si le véhicule, immatriculé en France, était correctement entretenu et si son contrôle technique était à jour. /jpi