Le monde du journalisme jurassien perd l’une de ses plus belles plumes. Jacques Houriet est décédé subitement d’un arrêt cardiaque jeudi soir à son domicile de Delémont. Il avait 71 ans. L’annonce a été faite samedi par Le Quotidien jurassien, journal pour lequel il a œuvré depuis sa création en 1993. Jacques Houriet avait auparavant travaillé pour Le Démocrate durant vingt ans. Décrit par le QJ comme « un virtuose de la satire et de la chronique judiciaire », cet amateur de boxe restera dans la mémoire des Jurassiens comme l’auteur de la célèbre Torche d’Apollodore, chronique satirique qui s’en alla en 1999 après avoir égratigné bon nombre de personnalités durant six ans et séduit les lecteurs au point qu’une pétition avait été signée par 2000 personnes lorsque La Torche avait brusquement disparue… Mais Jacques Houriet est aussi et surtout, celui qui a croqué et raconté la vie des gens d’chez nous durant vingt ans, à travers sa célèbre chronique L’invité de la rédaction, dans laquelle il brossait un portait d’une Jurassienne ou d’un Jurassien. A la lecture de sa prose, le lecteur voyageait, imageait, souriait, s’émouvait. Le Delémontain avait d’ailleurs réuni tous ses invités dans un livre publié en 2008 pour les dix ans de sa chronique A propos… les Jurassiens pensent aussi. Le talent de Jacques Houriet a connu son couronnement en 2002 lorsqu’il avait été récompensé du Prix Jean Dumur, plus haute distinction journalistique de Romandie, où le jury avait loué sa « liberté de ton, son courage et son talent. »
Manifestement mauvais en géographie comme il l’a si souvent et joliment laissé comprendre dans ses écrits, puisse Jacques Houriet trouver rapidement le chemin qui mène au paradis. /clo
Le journaliste Jacques Houriet était l’invité de l’émission « Les Gourmands n’ont pas d’arêtes » le 12 février 2009. Il y parlait de son rapport à la plume, la satire et ses rencontres avec les gens de la région :