La solidarité envers les réfugiés ne doit plus être un crime. La revendication est au cœur d’un tour de Suisse à vélo, mis sur pied depuis ce mercredi par l’organisation Amnesty International. La «caravane de vélos solidaire» réunit une trentaine de personnes. Elle a quitté Bâle mercredi en fin de matinée pour gagner Berne samedi. Son but: inviter la population à soutenir les migrants. Une étape est prévue mercredi en fin de journée à La Chaux-de-Fonds. L’occasion d’échanger avec le pasteur jurassien Norbert Valley, lui-même condamné pour avoir aidé un réfugié débouté. L’homme d’église actif dans les Montagnes neuchâteloises nous dit pourquoi il a souhaité participer à cet événement :
Entretien avec le pasteur Norbert Valley
Norbert Valley est toujours sans nouvelle du Ministère public neuchâtelois, après avoir fait recours contre sa condamnation à 1000 francs d’amende il y a un an.
Au niveau politique, Amnesty profite de ce tour à vélo pour faire signer une pétition qui demande d’en «finir avec le délit de solidarité». Si un tel sujet semble d’actualité en Italie, avec la récente affaire de la capitaine Rackete poursuivie pour avoir débarqué des migrants, il l’est aussi en Suisse selon Nadia Boehlen, porte-parole d’Amnesty:
885 condamnations en 2018
La pétition d’Amnesty appelle les parlementaires fédéraux à modifier la loi et à soutenir l'initiative parlementaire « En finir avec le délit de solidarité » déposée par la conseillère nationale verte genevoise Lisa Mazzone. La démarche vise à modifier l'article 116 de la Loi sur les étrangers et l'intégration, de façon à ce que la justice ne puisse plus sanctionner des personnes qui prêteraient assistance à un-e migrant-e, de façon désintéressée et sans en retirer un quelconque profit. Une initiative qui aura peine à convaincre les élus bourgeois au Parlement fédéral. L'avocat et conseiller national PLR neuchâtelois, Philippe Bauer, estime que l'article 116 a son utilité. De plus, les juges gardent un pouvoir d'appréciation qui permet de prendre en compte des motifs honorables:
Le juge est libre de tenir compte de motifs honorables
À noter que la pétition d'Amnesty appuie un texte similaire de Solidarité sans frontières. /jfa-gwe