L’ancienne usine Tana à Pontenet est en train d’être rénovée. RJB a réalisé une série sur ce lieu qui a connu un riche passé, entre moulin et coopérative d’horlogerie notamment
C’est déjà le moment de diffuser le dernier volet de notre série consacrée à l’ancienne usine Tana. Ce vendredi nous revenons sur un événement particulier qui a marqué le lieu en 1976. Dans la nuit du samedi 27 au dimanche 28 mars, peu après 5 heure, une grenade explose devant la Tana. L’usine est alors exploitée par Marcel Tanner. L’engin explosif est un modèle à main 43 de l’armée suisse. Il a été jeté par une voiture en marche. Personne n’est blessé, mais sous le souffle de l’explosion, les vitres du bâtiment volent en éclat. Les dégâts sont estimés à plusieurs dizaines de milliers de francs. Une attaque qui n’est pas revendiquée, mais dont l’objectif ne laisse que peu de place au doute selon André Petit, 90 ans et habitant de Pontenet :
Par voie de communiqué, le Conseil municipal de Pontenet condamne « avec sévérité » cette attaque. L’exécutif dit aussi « condamner les personnes, de n’importe quel bord que ce soit, qui ont toujours des paroles méchantes et gratuites sur leurs lèvres, car ces personnes ont aussi leur responsabilités dans les excès qui peuvent se produire » avant de conclure en disant vouloir éviter « une guerre civile ».
Une violence dénoncée
Pour le mouvement autonomiste « Unité jurassienne », le coup provient des pro-bernois : un regain de violence indiquant un profond désarroi. De l’autre côté, « Force démocratique » rappelle sa position face aux actes violents : une condamnation sans réserve. Le mouvement anti séparatiste indique également réserver le même traitement à tout acte illégal, même non violent.
La Tana en série
Cette attaque contre l’usine de Pontenet n’est pas la première, même si jusque-là, la plus violente. Durant le même mois de mars, des pavés sont lancés à trois reprises contre les vitres de l’usine. Plus tard, en septembre après l’inauguration de la place du 16 mars à Court, deux fusées explosives sont envoyées contre l’usine, cette fois sans provoquer de dégâts. En 1977, lors de l’anniversaire du 16 mars, les vitres sont à nouveau cassées et quelques jours plus tard, le patron Marcel Tanner doit lui-même intervenir pour faire fuir des gens munis de pelles et pioches. Dans ces circonstances, habiter à Pontenet n’est pas des plus aisé. André Petit nous décrit l’atmosphère à cette époque :
En 1980, on trouve encore une dernière fois la trace dans les journaux d’un pavé lancé dans les vitres de la Tana. Enfin, durant cette année encore, un incendie prend au sein de la fabrique. Son origine est toutefois accidentelle. Le bâtiment subit des dommages pour plusieurs centaines de milliers de francs. La Birse sera également polluée. /jrg
La Tana, entre grenade et pavé, sous forme enregistrée :
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