Travailler à la maison ? Quand l’horlogerie en dépendait

Vers 1870, 60'000 personnes travaillaient à domicile pour la fabrication de montres. Décryptage ...
Travailler à la maison ? Quand l’horlogerie en dépendait

Vers 1870, 60'000 personnes travaillaient à domicile pour la fabrication de montres. Décryptage du modèle du paysan horloger avec Hervé Munz anthropologue à l’UniNe

(Photo : détail de « L’horloger et sa famille », huile sur toile de Fritz Zuber-Bühler (1822-1896), crédit: Musée international d’horlogerie, La Chaux-de-Fonds) (Photo : détail de « L’horloger et sa famille », huile sur toile de Fritz Zuber-Bühler (1822-1896), crédit: Musée international d’horlogerie, La Chaux-de-Fonds)

La tendance du travail à la maison s’est accentuée ces derniers temps à cause de la pandémie de Covid-19. Là où cela était possible, les tâches ont été effectuées depuis chez soi. Dans l’horlogerie, aujourd’hui largement industrialisée, les tâches à domicile sans le concours de machines ne sont plus envisageables, mais il n’en a pas toujours été ainsi.


La norme à l’époque

« Le travail à domicile a été la forme de production dominante jusqu'après 1880 dans les deux industries d'exportation les plus importantes de Suisse, le textile et l'horlogerie ». Vers 1870, 60'000 personnes façonnaient encore les pièces chez elles pour la fabrication de montres. Aujourd’hui, au dernier bilan, le secteur horloger et microtechnique compte 59’103 personnes actives en Suisse. Sans connaître les chiffres exactes, le travail à domicile est devenu l'exception.


Le paysan horloger

Durant le 18e et 19e siècle, les paysans trouvaient un revenu complémentaire intéressant en travaillant des pièces d’horlogerie. Hervé Munz, docteur en anthropologie chargé d’enseignement à l’Université de Neuchâtel (UniNe), explique à quoi ressemblait l’organisation du travail :

Quant à un retour aujourd'hui vers un tel modèle de travail, Hervé Munz dit en douter fortement, même si des transformations sont en cours :

Des libertés relatives

Travailler à la maison pourrait à premier abord faire fantasmer, aujourd’hui comme hier. La réalité des paysans horlogers n’est pourtant pas celle que l’on voudrait bien s’imaginer. Selon Hervé Munz, ces derniers « étaient d’abord des salariés contractualisés par différentes sortes de patrons et possédant des libertés toutes relatives ».

Pour ce qui est de la réalité d’aujourd’hui, le défi de travailler en bonne intelligence à la maison se pose toujours. L’Union syndicale suisse (USS) a publié à ce sujet un guide. /jrg


 

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