Centre de renvoi de Bienne-Boujean remis en question

Depuis 2017, des requérants d’asile sont hébergés dans des containers à Bienne-Boujean. Le ...
Centre de renvoi de Bienne-Boujean remis en question

Depuis 2017, des requérants d’asile sont hébergés dans des containers à Bienne-Boujean. Le canton de Berne veut maintenir cette situation jusqu’à fin 2022. La Ville de Bienne y est opposée

Le centre d'hébergement collectif Boujean à Bienne est au coeur d'un bras de fer entre la Ville de Bienne et le canton. (Photo : archives). Le centre d'hébergement collectif Boujean à Bienne est au coeur d'un bras de fer entre la Ville de Bienne et le canton. (Photo : archives).

Le canton de Berne aimerait poursuivre l'hébergement de requérants d'asile ayant fait l'objet d'une décision de renvoi, dans des baraques de chantier à Bienne-Boujean jusqu'à fin 2022. La Ville de Bienne est opposée à une prolongation au-delà de fin octobre. Le canton espère trouver une solution à l'amiable avec la municipalité. Le conseiller municipal Beat Feurer affirme qu'il s'agissait d'une situation exceptionnelle. Et selon lui, ce n'est en principe pas possible d'accueillir des gens dans ces conditions.

Depuis 2017, le canton de Berne utilise des baraques de chantier à Bienne-Boujean pour héberger des requérants d’asile, la Ville de Bienne ayant autorisé le canton à changer d'affectation le site jusqu'en octobre 2021. Début janvier, le canton a demandé à la Ville de Bienne de prolonger jusqu'à fin 2022. Cette demande a été rejetée par le Conseil municipal de Bienne à fin avril, a indiqué vendredi le canton de Berne.

Le Conseil municipal biennois explique son rejet en invoquant les conditions de fonctionnement défavorables ainsi que des raisons tenant au droit des constructions et à la planification sociale. Il ajoute qu’en raison de l’évolution actuelle de la pandémie, il n’y a pas de situation d’urgence pouvant justifier une prolongation de l’autorisation de changement d’affectation.

La ville de Bienne avait déjà demandé auparavant que des mesures soient prises pour changer les conditions d’hébergement et d’encadrement dans le centre de retour de Bienne-Boujean. « Plusieurs de ses demandes avaient été mises en œuvre, mais d’autres – comme obliger des requérants à prendre un hébergement privé – ne sont pas admises par la législation », a rappelé le canton.

Beat Feurer : « C’était une situation exceptionnelle »

Enfants scolarisés à Bienne

Le dépôt d'une demande de prolongation formelle auprès de la Ville de Bienne est le seul moyen d'éviter la cessation d'activité du centre à court terme, a expliqué le canton. La fermeture du centre n'améliorera pas la situation des bénéficiaires concernés, mais provoquera « au contraire » une « forte détérioration », a-t-il ajouté.

Selon le canton, après une phase de stabilisation ces derniers mois, le centre a un fonctionnement ordonné. Il offre des possibilités d’hébergement séparé, en particulier pour les familles. « Sa fermeture affecterait tout particulièrement les enfants, car ils vont à l’école à Bienne, ce qui leur a permis de nouer des contacts sociaux », fait-il observer.

Après le refus d’implanter un centre de retour à Prêles sur le Plateau de Diesse, au motif notamment que le site est trop excentré, c’est Bienne-Boujean qui avait été désigné pour sa situation centrale.

« Il est peu probable que l’on trouve un site de remplacement offrant les mêmes avantages (un emplacement central, des structures scolaires ordinaires pouvant accueillir les enfants). Il faut éviter si possible de recourir aux abris souterrains de la protection civile utilisés en 2015 et 2016, qui ne sont pas appropriés pour des familles », a expliqué le canton.

De plus, les possibilités d’hébergement restent limitées en raison de la pandémie. Le canton est convaincu qu’il est possible de mettre en place sur le site de Bienne-Boujean un dispositif durable pour l’hébergement des personnes bénéficiant d’une aide d’urgence.

Beat Feurer déplore tout de même la communication du canton. Selon lui, ce dernier aurait dû discuter avec le Conseil municipal pour trouver des compromis, avant de communiquer à la presse. /ATS-lge

Beat Feurer : « Cela ne donne pas une bonne ambiance pour reconsidérer cette question »


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