Le Conseil municipal souhaite que la ville rejoigne le canton du Jura avant la date du 1er janvier 2026. Il veut donner un coup de fouet au processus, même si la masse de travail est conséquente
Les autorités de Moutier veulent appuyer sur l'accélérateur. De droite à gauche : les membres du Conseil municipal Claire-Lise Coste et Valentin Zuber ainsi que le chancelier Christian Vaquin.
Trois mois après le vote du 28 mars 2021, le Conseil municipal de Moutier veut donner un coup de fouet au processus de transfert dans le canton du Jura. Il l’a répété mercredi à l’occasion de sa première sortie devant la presse depuis le scrutin : la date du 1er janvier 2026 est lointaine, trop lointaine. Le conseiller municipal et président de la Délégation aux affaires jurassiennes, Valentin Zuber, reconnaît que certaines étapes obligatoires prendront du temps, notamment celles qui ont trait à la préparation d'un Concordat intercantonal. Mais il est selon lui possible de travailler en amont dans de nombreux domaines internes, par exemple en préparant l'administration municipale :
« Nous pouvons agir sur les aspects concrets du transfert »
Selon Valentin Zuber, aucune partie n'a intérêt à ce que la situation actuelle se prolonge. Il évoque une « zone grise » et le potentiel blocage de certains dossiers. « Pour paraphraser une citation devenue célèbre, il serait nécessaire d’aller aussi vite que possible. En l’occurrence la partie ‘aussi lentement que nécessaire’ ne nous paraît pas adéquate », déclare-t-il. Les autorités veulent donc un calendrier plus ambitieux, mais aucune date n'est formulée pour l'heure.
Des ressources supplémentaires
Accélérer le rythme ne sera possible qu'en engageant des ressources humaines supplémentaires, insiste pour sa part la conseillère municipale Claire-Lise Coste. C'est pour cela que la Municipalité de Moutier a mis au concours un poste de chargé de projet. Il s'agira également de motiver et de responsabiliser les chefs des différents services administratifs, unités qui vont connaître des changements de fond pour la plupart. C'est notamment le cas du service de l'urbanisme, qui disposera de davantage de compétences dans le canton du Jura, ou des services sociaux, qui seront cantonalisés.
Le partage des biens en question
Un autre aspect du transfert concerne le partage des biens. La ville de Moutier et ses habitants, qui payent leurs impôts dans le canton de Berne, ont droit à leur part du gâteau, rappelle le Conseil municipal. Et quand certains élus bernois clament qu'il n'y aura « pas de cadeau » pour Moutier, Valentin Zuber se montre ferme :
« Nous partirons avec la valeur réelle de ce qui nous appartient »
L'un des enjeux du processus sera aussi l'intégration de la minorité antiséparatiste. L'exécutif prévôtois dit vouloir impliquer tous les habitants, même les déçus. Il mise sur toutes les forces constructives pour mener à bien le transfert et promet de mener une politique ouverte et inclusive. /oza
