Les députés bernois s’inquiètent de l’avenir du parc immobilier de Moutier. Ils ont accepté le texte des députés du Jura bernois demandant que le parc immobilier de Moutier ne soit pas cédé au rabais par 134 oui, 4 non et 3 abstentions.
« Nous souhaitons donner un signal politique. Il ne faut pas lâcher l'affaire et céder gratuitement et avec un parachute doré » certains bâtiments, a déclaré Virginie Heyer, députée PLR de Perrefitte. « Nous ne voulons pas de chèque en blanc. Nous avons besoin de garanties en amont de la signature du concordat de transfert », a-t-elle ajouté en précisant que certains biens, comme l'ancienne préfecture, ont une haute valeur symbolique.
Les auteurs de la motion, la première signataire Virginie Heyer en tête, ont toutefois accepté de la transformer en postulat, comme le demandait le Conseil-exécutif. Au vu de la diversité et de la complexité des questions liées au transfert, il n'est pour l'heure pas impossible que les détails concernant le partage des biens ne soient convenus qu'après la signature du concordat, a expliqué le Conseil-exécutif.
Virginie Heyer : « Notre intention est de fixer les règles du jeu »
Flexibilité demandée
« Berne désire faire ce transfert le plus rapidement possible (...) mais pas n'importe comment et pas aux dépens de la population francophone du canton, ni aux dépens du reste de celui-ci », a déclaré Pierre Alain Schnegg, membre du Conseil-exécutif. « Nous avons besoin de flexibilité pour mener au mieux les négociations ».
La socialiste Sandra Roulet Romy, de Malleray, a expliqué qu'elle a signé le postulat car c'est dans l'intérêt des deux cantons, y compris de celui du Jura, que les valeurs financières soient définies avant la signature, pour plus de clarté et plus de transparence.
Les auteurs du postulat ont fait une liste de huit bâtiments, qui auraient une valeur de 48,7 millions de francs, selon la valeur de l'assurance immobilière. « Il ne faut pas seulement considérer cette valeur mais la valeur comptable de ces biens (...) car le canton de Berne a massivement investi dans des rénovations ».
Quelques députés se sont opposés au texte. Pour Maurane Riesen (PSA) de La Neuveville, la motion, même transformée en postulat, est « déplacée et inutile ». Selon la députée, le texte est presque « insultant » pour le Conseil-exécutif, qui est soupçonné de céder les bâtiments au rabais. « Il faut travailler constructivement et de façon dépassionnée ». /ATS-tbu-oza