Tisser des liens entre l’évolution de l’armée suisse et la question jurassienne, c’est ce qu’ont fait Édouard Vifian et Hervé de Weck dans le tome III d’Histoire militaire du Jura et du Jura bernois. Cet ouvrage a été présenté vendredi matin à la presse. Ce livre a été tiré en 600 exemplaires. 300 ont déjà été réservés. Les deux auteurs cherchent à relater l’histoire des incorporés de notre région à travers les réformes militaires depuis la Deuxième Guerre mondiale jusqu’à aujourd’hui. Ils se sont inspirés de journaux de bord de certains colonels, mais aussi de différents blogs que l’on trouvait au début des années 2000.
Edouard Vifian : « Il faut être patient »
Une question jurassienne qui impacte l’armée suisse
Le co-auteur Édouard Vifian accorde volontiers que l’histoire de l’armée suisse et celle de la question jurassienne « sont intimement liées ». Ce sont principalement les problèmes en lien avec la volonté de l’armée de vouloir créer des places d’armes sur le territoire jurassien, il y a plusieurs années maintenant. Edouard Vifian explique que ce désir d’implémenter une place d’armes sur des terres agricoles des Franches-Montagnes a été « mal pris par les habitants de la région ». Il relate que « cette problématique a été reprise par le rassemblement jurassien comme leitmotiv pour dire que la Confédération veut contrôler les séparatistes ».
Edouard Vifian : « L’histoire militaire du canton est intimement liée à la création du Jura »
Des Jurassiens au service de l’armée suisse
Edouard Vifian précise que malgré « les rumeurs qui disent que les Jurassiens sont antimilitaristes, ce n’est pas le cas ». Il affirme que « dans les témoignages, on remarque que le citoyen jurassien est fier de son identité, mais aussi de servir pour son armée. Il faut le convaincre certes, mais une fois qu’il l’est, il est très fiable ». Il précise également que les tensions entre séparatistes et anti-séparatistes ne se sont « jamais faites ressentir dans les différents écrits ». Hervé de Weck ajoute même que « l’armée a permis d’avoir des discussions qui ne se seraient peut-être jamais faites entre des personnes aux idéologies diamétralement opposées ». /lge