St-Imier organise une dixième édition du « week-end libertaire » depuis vendredi. Il y a 150 ans, le Congrès international anti-autoritaire avait été convoqué dans le bourg horloger pour la première fois
St-Imier, la capitale de l’anarchie. C’était le cas en 1872 quand le Congrès international anti-autoritaire a été convoqué pour la première fois dans la ville bernoise. Aujourd’hui, le mouvement fête ses 150 ans à travers une dixième édition du « week-end libertaire ». Depuis vendredi et cela pendant trois jours, des idées anarchistes sont partagées, notamment sous la forme d’un salon du livre et à travers des ateliers. Entre barriques et musiques, des résolutions sur le féminisme et l’écologie notamment vont être rédigées pendant ces trois jours, raconte Marilouise, une bénévole sur place.
« On parle d’écologie et de féminisme, du numérique… de grandes questions culturelles auxquelles on ne pensait pas du tout en 1872 ! »
Egalement invité à la manifestation, l’historien fribourgeois Patrick Minder revient sur les origines du Congrès et sur l’héritage qu’il a laissé dans le Jura bernois. Le mouvement prend forme lorsque des réfugiés russes, à l’instar du philosophe et sociologue Mikhaïl Bakounine, s’installent à St-Imier. Le militant anarchiste développe alors des principes d’égalité sociale, aussi au sein des groupes ouvriers. Ces idées étaient rédigées dans des chartes dans le bourg horloger.
« Tous les combats sociaux et la lutte ouvrière sont des héritages du congrès de 1872 »
L’édition reste toutefois un « tremplin » avant la grande manifestation libertaire, reportée en 2023. La bénévole sollicitée sur place explique que ce changement de programme est dû aux mesures sanitaires. Ces dernières empêchent certains participants habituels de se rendre en Suisse pour fêter le mouvement.
« Cet anniversaire se veut international »
Quelques milliers de personnes sont attendues à St-Imier ce week-end. Une place de camping est à disposition des visiteurs pendant les trois jours de l’événement anarchiste. /tch