En finir avec le « stress urbain »

L’institut de géographie de l’Université de Neuchâtel lance dès la semaine prochaine un projet ...
En finir avec le « stress urbain »

L’institut de géographie de l’Université de Neuchâtel lance dès la semaine prochaine un projet de « remédiation urbaine » sur la ville de Lausanne. En collaboration avec des patients atteints de psychose, les chercheurs tenteront d’élaborer des stratégies pour rendre l’espace urbain moins néfaste à la santé mentale

L’institut de géographie de l’Université de Neuchâtel  veut rendre l'espace urbain moins néfaste. (Photo : archives) L’institut de géographie de l’Université de Neuchâtel veut rendre l'espace urbain moins néfaste. (Photo : archives)

Il est établi scientifiquement que vivre en ville augmente les chances de développer des pathologies telles que la psychose ou la schizophrénie. Face à ce constat, les chercheurs en géographie de l’Université de Neuchâtel ont collaboré avec le département de psychiatrie du CHUV pour étudier la manière dont les patients atteints de psychose font l’expérience de l’espace urbain. Dès le 1er mars, il s’agira pour les chercheurs d’élaborer un « plan de santé mentale » et des stratégies pour aider les patients touchés de psychoses à mieux vivre la ville.

Le stress urbain comme phénomène explicatif

Marc Winz, assistant doctorant de l’UniNE et chercheur pour ce projet, évoque le « stress urbain » pour expliquer le développement de psychoses en ville. Si le phénomène gagnerait encore à être clairement défini, les chercheurs ont d’ores et déjà pu identifier certains déclencheurs. En effet, les patients participants à l’étude ont évoqué des « stimulations sensorielles ou visuelles excessives » ou encore des « rues trop étroites où l’on se sent constamment observé » comme sources de mal-être en ville. Les chercheurs évoquent quant à eux des lieux comme les cafés ou les musées comme étant des « îlots de conforts » dont l'accès parfois difficile doit être facilité aux personnes atteintes de psychoses.

Vers des villes plus saines

Marc Winz indique que le projet consiste à lisser les problématiques existantes en villes, pour que les patients puissent évoluer dans l’espace urbain en dépit de leur inconfort. Il indique toutefois que l’ambition du projet serait de proposer un modèle de ville saine, qui, dès sa construction, serait propice à la bonne santé mentale. Le géographe formule également l’espoir que « le plan d’initiative inspire d’autres villes en Suisse ». En effet, le pays ne possède, contrairement au Canada, aucune stratégie de santé mentale à l’échelle urbaine. À l’instar des handicaps physiques, Marc Winz et ses collègues chercheurs œuvrent pour que les troubles mentaux soient eux aussi pris en compte dans l’aménagement urbain. /jfr


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