La population de Moutier est invitée à participer à trois ateliers pour réfléchir à l'aménagement et à l'usage de la Maison prévôtoise. Les locaux du bâtiment sont sous-occupés, constate notamment le groupe de travail
La Maison prévôtoise abrite notamment le Service de la jeunesse et des actions communautaires (SeJAC). Un groupe de travail a été formé pour réfléchir à l'avenir du bâtiment. (De gauche à droite : Teresa Fernandes, Qendresa Latifi, Claire-Lise Coste, Aurélie Farine et Marco Fernandez).
C'est un bâtiment bien connu à Moutier. Un lieu de vie et d'activité notamment fréquenté par les jeunes, ceci depuis des décennies. La Maison prévôtoise abrite désormais le Service de la jeunesse et des actions communautaires (SeJAC), créé en 2014. Des locaux sont aussi occupés par une psychomotricienne, une garderie, un club d'échecs. Ils accueillent aussi des cours d'aromathérapie,de yoga ou de musique. « Ce que l’on constate, c’est que les locaux sont sous-occupés », explique Qendresa Latifi, animatrice au SeJAC. C'est pour réfléchir à l'usage et à l'aménagement du bâtiment qu'un processus participatif a été lancé. Son nom : « Prévôlution ». Vendredi matin, dans les locaux du SeJAC, plusieurs membres du groupe de travail ont présenté le processus, qui connaîtra son principal développement ce mois de mars avec l'organisation de trois ateliers. Le premier, prévu le 9 mars à 19h à la Maison prévôtoise, permettra de critiquer l'affectation actuelle du bâtiment. Le second aura lieu le 14 mars à 19h au Musée jurassien des Arts et sera l'occasion de rêver la Maison prévôtoise idéale. Enfin, les participants se retrouveront le 22 mars, toujours à 19h, à la Sociét'halle. Une dernière séance « retour sur terre » lors de laquelle seront définies les propositions réalistes.
Un processus « le plus inclusif possible »
La démarche participative « Prévôlution » s'adresse à toute la population de Moutier. Le groupe de travail vise toutefois particulièrement les personnes habituellement éloignées des processus démocratiques, par exemple celles et ceux qui ne bénéficient pas encore du droit de vote au niveau communal. « Nous voulons le processus le plus inclusif possible », ajoute Qendresa Latifi.
« Un projet pour questionner la vie démocratique de Moutier »
Teresa Fernandes, également membre du groupe de travail, a vu dans ce projet l'occasion d'impliquer les personnes d'origines étrangères, souvent exclues des discussions. De son côté, l'assistance sociale Aurélie Farine entend motiver les personnes en situation de précarité à oser le pas et profiter elles aussi de cet espace d'expression. « Prévôlution » ambitionne d'attirer entre 50 et 100 personnes par atelier. Reste que ces démarches participatives sont parfois critiquées, en témoigne le projet de skatepark, discuté et rediscuté à Moutier, mais qui n'a toujours pas abouti. Idem pour le réaménagement de la place du Collège, projet toujours en gestation, et dont « Prévôlution » est une émanation. Du blabla pour rien, donc ? Qendresa Latifi rassure : « C’est ce que nous voulons éviter à tout prix. Nous avons d’ailleurs obtenu une enveloppe spécialement dédiée à la phase de réalisation », note-t-elle, sans préciser le montant.
« Il peut y avoir une appréhension. Je la comprends »
La démarche « Prévôlution » est soutenue largement par plusieurs fondations, également par le Programme d'intégration du canton de Berne ou encore la Confédération. Les ateliers des 9, 14 et 22 mars dureront environ une heure et seront agrémentés d'animations et d'un buffet. Un système gratuit de garderie sur place ou à domicile est également proposé. Il n'est pas obligatoire de participer aux trois ateliers, note le SeJAC. /oza
