Un saut dans le passé a été réalisé à Crémines. Une action pour revaloriser le pâturage du Crât a symboliquement été lancée ce lundi par Pro Natura, la commune, le Service de la Promotion de la Nature du canton de Berne et les agriculteurs qui s'occupent de ce terrain Ivo et Simon Rohrer. Toutefois, ce ne sont pas de toutes nouvelles machines qui vont défiler dans les hauteurs de Crémines ces prochaines années, mais un troupeau de chèvres. L’objectif du projet qui s'étendra sur plusieurs années est de limiter l’embroussaillement de ce pâturage afin de retrouver une biodiversité riche.
Quentin Kohler : « C’est un pâturage qui s’est fortement embroussaillé »
Des chèvres comme héroïnes
Ce pâturage de 14 hectares s’est fortement embroussaillé ces dernières années. Les épines noires, les ronces et les arbres ont commencé d’envahir ce terrain, ce qui a rendu la vie dure à la biodiversité, mais aussi à l’agriculture. « Il a fallu réaménager l’enclos pour que les chèvres puissent rester dedans. Des mesures mécaniques ont également été prises pour leur faire de la place », explique Quentin Kohler, membre de Pro Natura. A présent : place aux chèvres et à leur voracité. Justement, ces animaux n’ont pas été choisis au hasard. « Les chèvres sont connues pour avoir une certaine appétence pour le ligneux. Elles mettent une pression dessus et le buisson va mourir et disparaître gentiment », raconte le chef de projet. Il ne faut pas oublier de mentionner également que le fait d’agir avec des animaux plutôt qu’avec des machines favorise le développement de la biodiversité dans ce cas précis.
Quentin Kohler : « Les chèvres aiment manger les épines »
Un pari sur du plus long terme
Avec cette méthode, les responsables du projet font un beau clin d’œil à nos ancêtres et à leurs méthodes plus archaïques, mais ce n’est pas le seul but de la démarche. En effet, « ce travail est un peu plus axé sur le moyen terme et il stabilise beaucoup plus dans le temps la dynamique d’embroussaillement que les machines, relate Quentin Kohler, lui qui parle d’un pari. Avec les machines, c’est souvent visuellement très fort et très rapide, mais on va devoir revenir chaque année ». Une solution intéressante qui pourrait se développer ailleurs dans la région. Selon Quentin Kohler, la situation dans le pâturage du Crât était critique, mais ce n’est pas le seul espace menacé par l’embroussaillement. En cas de résultats positifs sur ce projet-pilote, le Service de la Promotion de la Nature du canton de Berne ne ferme pas la porte à un soutien pour ce genre de pratiques à d’autres endroits. /lge