Une commémoration cantonale pour les enfants déplacés

Le canton de Berne a lancé ce jeudi les commémorations en l’honneur des enfants déplacés durant ...
Une commémoration cantonale pour les enfants déplacés

Le canton de Berne a lancé ce jeudi les commémorations en l’honneur des enfants déplacés durant le XXe siècle en raison de problèmes sociaux. Plus de 160 communes participent à cette commémoration

Le symbole commémoratif représente une punaise. (Photo : symbole-commemoratif-berne.ch) Le symbole commémoratif représente une punaise. (Photo : symbole-commemoratif-berne.ch)

Le canton de Berne fait son mea culpa. Il honore dès jeudi la mémoire des victimes des mesures de coercition à des fins d’assistance et de placements extrafamiliaux. Jusque dans les années 80, de nombreux enfants ont fait l’objet de ces mesures en Suisse sous prétexte qu’ils étaient pauvres ou qu’ils ne répondaient pas aux normes sociales. Des dizaines de milliers de personnes ont été touchées par cette thématique. Plus de 2'000 vivent encore dans le canton de Berne, l’un des cantons qui a vu le plus d’enfants être placés, 20% de la totalité.

Christophe Auer : « Les autorités bernoises avaient aussi une responsabilité »

Un devoir du canton de Berne

Le chancelier Christophe Auer ne cache pas la responsabilité du canton de Berne dans cette thématique. « Les autorités bernoises ont leur part de responsabilité dans ce qu’il s’est passé. Ce qu’on a fait dans le temps n’était pas juste. On a fait du mal à beaucoup de victimes », regrette-t-il. Et ce n’est pas Michel Cattin qui va dire le contraire. Enfant des montagnes neuchâteloises, il a été déplacé dans le canton de Vaud en raison du divorce de ses parents qui s’est mal déroulé. « Personne n’était là pour m’expliquer ce qui se passait. Je ressentais beaucoup de solitude et de tristesse et je l’ai porté toute ma vie », déclare-t-il au micro de nos confrères de TeleBilingue. Pour Christophe Auer, les démarches entreprises sont importantes pour se souvenir de ces évènements, afin de ne pas reproduire les mêmes fautes. « Peut-être que dans 50 ans, on se rendra compte qu'on a fait des erreurs dans les années 20 (n.d.l.r. dans les années 2020), par exemple avec les migrants ».

Michel Cattin : « Je ressentais beaucoup de tristesse »

Une grosse participation des communes

Au total, 166 communes ont répondu à l’appel du canton pour participer à cette commémoration. Parmi elles, plusieurs de la région comme Valbirse, Courtelary, Villeret, Tramelan, Belprahon, Cormoret ou encore Bienne. Expositions et parcours ponctués d’affiches sont prévus au Nouveau Musée Bienne, à Belprahon, au CIP à Tramelan ou encore dans la commune de Valbirse dès ce jeudi. Dès ce vendredi, il ne sera pas rare non plus de voir à l’affiche des cinémas de notre région le film : « L’Enfance volée ». Ce sera le cas au Cinéma Palace à Bévilard ou encore au Cinoche à Moutier. Ce long-métrage parle de l’histoire de Max, un orphelin confié à une famille de paysan et traité comme une bête de somme. Un film qui témoigne de cette histoire tragique.

Toutes les communes qui participent à ce projet vont afficher une plaque commémorative. Celle-ci a été créée par le graphiste bernois Claude Kuhn. Elle représente une punaise. Pour la directrice du nouveau Musée Bienne Bernadette Walter, cet instrument a deux côtés : « L’un qui sert à afficher quelque chose pour s’en souvenir, mais si on la laisse au sol et qu’on marche dessus, ça fait mal. On veut donc montrer qu’on ne veut pas oublier, même si ces souvenirs font mal ». /lge

Bernadette Walter : « On ne veut pas oublier ce qu’il s’est passé »


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