Le photographe biennois Lucas Dubuis propose d’entrevoir la vie de Dominique Theurillat, agriculteur et croque-mort aux Breuleux, dans une série de photos pleine de contrastes
Alors que les Journées photographiques de Bienne touchent bientôt à leur fin, il est encore possible de voir, jusqu’à dimanche, la série de photos du Biennois Lucas Dubuis à la Gewölbe Galerie . « De la terre à la terre » raconte, en images, le quotidien de Dominique Theurillat, paysan et croque-mort aux Breuleux.
« Je savais que j’allais un jour me confronter à cette thématique de la mort, dans mon travail. Et quand j’ai rencontré Dominique Theurillat, lors de l’enterrement de ma grand-mère, j’ai d’emblée été impressionné par son calme. J’ai vu en lui quelqu’un qui était beaucoup plus en paix avec la mort que moi », se rappelle Lucas Dubuis. Le photographe a alors proposé au paysan croque-mort de le suivre pendant plusieurs années, afin de comprendre son quotidien, et de le donner à voir dans un photo-reportage. « Parler de la mort via le travail de Dominique Theurillat, c’était une manière originale d’aborder une thématique lourde », ajoute Lucas Dubuis.
« J’ai mélangé des vues du monde paysan, qu’on connait bien, avec des images plus déstabilisantes qui évoquent la mort »
Les images, esthétiques, sont pleines de pudeur : Lucas Dubuis préfèrera suggérer la mort, voire la symboliser par des paysages brumeux, par exemple. Ces clichés se mêlent à d'autres images, des étables, un agriculteur qui prend soin de ses bêtes : « C’est l’histoire de la terre des Franches-Montagnes, d’une terre natale, de la terre où le paysan emmène paître ses vaches… mais c’est aussi l'histoire de la terre où on enterre nos morts. Cette série naît de ce lien, d’un contraste entre ces différents endroits ». Un livre est récemment paru aux éditions Haus am Gern : « De la terre à la terre ». /cto