Une exposition qui relie le monde entier. Une trentaine d'oeuvres de Saype sont exposées au POPA à Porrentruy depuis dimanche 21 mai et jusqu'au 25 juin prochain. L'artiste français établi à Moutier est connu pour ses peintures géantes faites sur l'herbe. A travers l'exposition bruntrutaine, on y retrouve des oeuvres peintes partout dans le monde. Le but de son travail est de faire passer un message à la société. Il tente donc de s'imprégner au maximum des lieux visités et de leur culture pour avoir un regard critique dans ses oeuvres.
Saype : « Une grosse partie de mon boulot, c'est de me documenter »
Parmi les oeuvres présentées à Porrentruy, une grande majorité font partie de sa collection Beyond Walls. Son but, à travers ce projet, est de créer la plus grande chaîne humaine au monde. Il voyage donc de pays en pays pour y dessiner des bras entrelacés à des endroits empreints d'une histoire marquante. S'il ne lui faut pas plus de deux jours pour peindre ses oeuvres sur site, le travail pour avoir les autorisations prend énormément de temps. Au Brésil, par expemple, il a dû négocier durant des mois avec des narcotraficants pour pouvoir faire voler un drône au-dessus de favelas. Les aventures qu'il vit dans ces différents pays vont évidemment inspirer son oeuvre. La preuve : chaque bras dessiné appartient à une personne qu'il a rencontré dans un voyage précédent. Saype rentre tout juste du Japon et il repartira ce week-end au Canada pour poursuivre son oeuvre, la 19e étape de son périple qui n'a pas vraiment de fin programmée.
Saype : « J'ai décidé de créer la plus grande chaîne humaine au monde »
Un travail pas toujours compris
Le fait de peindre sur le terrain et de présenter son travail dans des expositions n'est pas toujours évident. « C'est une particularité de mon travail, il faut comprendre pourquoi j'étais là-bas, que c'est peint, capter l'échelle. L'un des principaux problèmes que j'ai dans les expos, c'est que les gens pensent que c'est photoshopé », explique Saype. Pour lui, la solution serait de discuter de chaque oeuvre avec lui durant des heures. « J'ai des milliards de choses à raconter sur chaque oeuvre et ça donne une seconde dimension quand on connait tout le travail en amont, ce que j'ai voulu raconter, les rencontres que j'ai faites, etc.», explique-t-il. /lge