La Banque cantonale bernoise a publié mardi son baromètre immobilier. Boosté par la baisse du taux de vacance, le marché immobilier est robuste, mais ça ne devrait pas se poursuivre sur cette lancée, selon les prévisions
Le marché de l’immobilier se détend dans le canton de Berne. La Banque cantonale a remis mardi ses statistiques pour les douze derniers mois ainsi que ses prévisions pour les années à venir. Si les loyers ont tendance à fortement augmenter, les prix des logements en propriété, eux, connaissent un ralentissement de leur évolution.
Des taux relevés
Pour illustrer, admettons que vous aviez acheté un appartement à deux millions de francs il y a deux ans. Vous aviez pu mettre 500'000 francs de fonds propres sur la table. Le reste, vous l’avez emprunté à la banque sous forme de crédit avec un taux d’intérêt. À l’époque, ce taux était de 1%. Par année, il vous faut débourser 15'000 francs pour l’entretien de votre bien.
Jusqu’à présent, les taux d’intérêt étaient historiquement bas. Plus de personnes pouvaient donc se permettre de contracter un emprunt auprès de leur banque. Résultat, le prix d’achat des logements a pris l’ascenseur ces dernières années.
Imaginons que pour le même bien, le taux d’intérêt est aujourd’hui de 2%. Chaque année, il vous faudra donc rembourser 30'000 francs à la banque. L’achat d’un bien devient tout de suite moins accessible. En conséquence, les prix des logements évoluent globalement moins rapidement. L’année dernière dans le Jura bernois, les prix ont augmenté de 4% contre 8 entre 2021 et 2022. Dans l’ensemble, les hausses ont oscillé selon les régions entre un peu moins de 2% (en Emmental) et 10% (dans le Haut-Simmental et Gessenay).
« Marché robuste »
La situation sur le marché immobilier est surtout positive pour les propriétaires, selon la BCBE. Celle-ci rapporte que la valeur de leur bien immobilier a de nouveau augmenté à la fin du premier trimestre 2023. Le marché immobilier est donc robuste dans l’ensemble, mais il ne devrait pas poursuivre sur cette lancée au cours des prochaines années, selon les prévisions.
Les perdants dans l’équation sont les locataires. Le relèvement des taux d’intérêt à la suite de l’inflation se répercute sur les loyers, qui ont connu une hausse ces derniers mois. Une hausse qui devrait se poursuivre. /ddc