La démineuse Digger est bien arrivée en Ukraine

Un convoi particulier est arrivé en Ukraine mardi : une machine de déminage de la fondation ...
La démineuse Digger est bien arrivée en Ukraine

Un convoi particulier est arrivé en Ukraine mardi : une machine de déminage de la fondation Digger à Tavannes a été livrée à la protection civile. Le département fédéral de la défense et de la protection a financé l’opération chiffrée à 1,2 million de francs

La DT-252 qui a été livrée en Ukraine est bien plus grande que cet ancien modèle, exposé au musée de la fondation.  La DT-252 qui a été livrée en Ukraine est bien plus grande que cet ancien modèle, exposé au musée de la fondation. 

Une machine de déminage de la fondation Digger, basée à Tavannes, a terminé un long trajet vers l’Ukraine mardi. Ce voyage a été organisé en partenariat avec l'association genevoise « Vanforlife », qui organise des transports humanitaires vers l'Ukraine. L’outil devra sécuriser des zones agricoles équivalant à quatre fois la surface de la Suisse. Son concepteur Frédéric Guerne explique l’enjeu lié à cette action : la présence de mines anti-personnel dans les champs peut drastiquement ralentir la production céréalière, ce qui affecte le secteur alimentaire au niveau mondial. 

« On parle d'un impact sur la production alimentaire mondiale »

Des tracteurs ukrainiens explosés par des mines qui se trouvaient dans les champs. (Photos : Fondation Digger) Des tracteurs ukrainiens explosés par des mines qui se trouvaient dans les champs. (Photos : Fondation Digger)

Ces terrains sont exploités par des civils, des agriculteurs, qui prennent des risques lorsqu'ils travaillent leurs champs. Une fois que la machine de déminage est passée, il n'y a plus de danger. Mais pour couvrir toute la surface de l'Ukraine, il faudrait plus qu'une machine, remarque Frédéric Guerne.

« C'est immense »

Une opération 100% neutre

Le directeur de la fondation Digger précise aussi que la machine ne s’occupera que de zones agricoles situées loin du front. L’organisme poursuit un objectif entièrement pacifiste et humanitaire et ne vient donc en aide qu'aux civils. C’est pour cette raison que l’armée suisse a pu financer la production et livraison de la démineuse, sans entraver sa neutralité. Cette question a d’ailleurs retardé l’organisation, qui a duré sept mois. Ces négociations se sont pourtant montrées relativement rapides quand on compare à la livraison vers d’autres pays en guerre, pour lesquels il faut en moyenne 2 ans, souligne Frédéric Guerne.

« Pas une arme, mais une cible »

Le fondateur de Digger rappelle que le déminage figure officiellement dans la stratégie d’aide humanitaire de la Confédération. Il espère donc que cette démineuse ne sera que la première d’une longue liste, car il en faudra plus « pour changer la face de l’Ukraine ». 

« C'était vraiment une aventure »

Une autre machine devrait partir de Tavannes pour l’Ukraine d’ici la fin de l’année. La fondation Digger tente également de lancer un projet pour faire participer les écoles de la région, comme cela a été le cas dans les pays de l’Est il y a quelques années. Des enfants de Basse-Autriche avaient fait du porte à porte, avec l'aide de la Croix-Rouge, pour récolter quelques euros et ainsi financer une démineuse pour la Bosnie-Herzégovine. C'est aussi l'occasion pour eux d'apprendre comment on peut venir en aide aux pays en guerre. /jhb


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