La semaine du FFFH : le film d'ouverture

Le film « Rosalie » a été présenté jeudi soir en ouverture du Festival du Film français d’Helvétie ...
La semaine du FFFH : le film d'ouverture

Le film « Rosalie »  a été présenté jeudi soir en ouverture du Festival du Film français d’Helvétie. Sa réalisatrice, Stéphanie Di Giusto, a mis en scène le destin troublé d’une femme à barbe à la fin du 19e siècle

La cinéaste Stéphanie Di Giusto était présente jeudi soir à Bienne pour présenter son oeuvre en ouverture du FFFH. La cinéaste Stéphanie Di Giusto était présente jeudi soir à Bienne pour présenter son oeuvre en ouverture du FFFH.

Le destin d’une femme hors norme a lancé la 19e édition FFFH jeudi soir à Bienne. Le long-métrage historique Rosalie a été présenté en Grande Première au Rex devant un public nombreux, lors de la soirée d’ouverture. L’œuvre de la cinéaste française retrace le chemin de vie d’une jeune femme à barbe. Cette création s’inspire librement du parcours du Clémentine Delait, habitante des Vosges, devenue célèbre pour sa pilosité anormale au début du XXe siècle. Un film qui bouscule les codes d’hier et d’aujourd’hui et interroge la différence et le regard d’autrui.

Pour concrétiser ce projet ambitieux, il a fallu le défendre pour trouver un financement. « On a tourné sur 35 jours à la lumière naturelle pour rentrer dans le budget », explique sa réalisatrice Stéphanie Di Giusto. C’est dans une ancienne forge en Bretagne que les scènes du film ont été tournées à la fin de l’été 2022. Le processus de casting n’a pas été simple non plus. « J’ai dû faire des essais avec le costume et les comédiennes n’étaient pas à l’aise avec la fausse barbe, c’était compliqué ». Finalement, Stéphanie Di Giusto, a proposé un essai à l’actrice Nadia Tereszkiewicz, avec qui elle avait déjà œuvré pour son premier film La Danseuse et la magie a opéré « Avec elle, il y a eu une évidence. La barbe a tout de suite fait corps avec elle », relève la réalisatrice. 

« Je voulais inventer un érotisme inédit avec ce personnage » 

Dans son film Rosalie, Stéphanie Di Giusto avait à cœur de mettre en scène une femme libre, malgré sa différence. « Je voulais raconter le portrait d’une affranchie qui doit assumer sa féminité singulière, mais je ne voulais pas en faire une victime », note la cinéaste. Pour capter au mieux les émotions des deux personnages, Rosalie et son époux Abel, Stéphanie Di Giusto a imposé des règles fermes à ses comédiens. « J’ai interdit à Nadia Tereszkewicz et Benoît Magimel de se parler avant le tournage, ils se sont découverts pour la première fois sur le plateau, en costumes ». Dans une ambiance sobre, parfois pesante, avec très peu de dialogues, le jeu des regards et du langage corporel portent les émotions et les spectateurs dans une histoire d’amour d’un autre genre. « Avec un tel personnage, on ne peut pas être dans la banale romance. J’avais besoin de créer quelque chose qui transcende l’amour », analyse la réalisatrice Stéphanie Di Giusto qui était présente, jeudi soir, au Rex à Bienne pour échanger avec le public à l’issue de la projection de Rosalie.

Le FFFH se poursuit jusqu’à dimanche à Bienne avec près d’une soixantaine de films à l’affiche. /nme


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