Une affaire de mœurs occupe actuellement le Tribunal régional Jura bernois-Seeland à Moutier depuis lundi. Un homme de 84 ans est accusé d’avoir commis des actes à caractère sexuel sur sa petite fille. Les gestes présumés se sont produits dans la maison où vivait l’enfant avec ses parents. La fillette a, quelques heures après les actes, informé son père et sa grand-mère paternelle que « papi l’a embêté ». Deux jours plus tard, elle finit par décrire de manière plus explicite les faits à sa mère, racontant où son grand-père l’avait touchée. Elle a d’ailleurs indiqué que de tels gestes s’étaient déjà produits par le passé. A l’époque, elle n’avait que huit ans.
Les parents, accompagnés de la grand-mère paternelle, ont porté plainte contre l’accusé. Ce dernier a été envoyé à la prison de Thoune durant deux mois puis en home avec interdiction de contacter sa famille. Mais il nie tout en bloc. Son avocat a d’ailleurs remis en cause la version de la fillette hier durant sa plaidoirie. Il explique que certains gestes ont peut-être été mal compris par l’enfant. L’homme de loi a aussi avancé que, la jeune fille aurait pu agir par « jalousie », puisqu’elle était devenue grande sœur peu avant les faits. Il réclame l’acquittement et des dédommagements pour tort moral. Le camp de la famille, lui, balaie ces allégations.
« Quand ils sont jaloux, les enfants s’en prennent plutôt à leur petit frère ou petite sœur, mais ne vont pas inventer une histoire d’agression sexuelle », a déclaré l’avocate des parties plaignantes. « Quand j’entends vos propos, j’ai envie de dire à l’enfant : je te crois. Je suis désolé de ce qu’il t’est arrivé. Ce n’est pas ta faute. Tu as bien fait de parler, pour toi et pour les autres. Je vais te protéger », a ajouté le procureur de son côté. Ce dernier requiert 15 mois de prison avec sursis assorti d’une mesure thérapeutique. Le verdict sera rendu lundi prochain. /jga