Les patients dans la nécessité d’acquérir des produits pour leur diabète font face à un manque de médicaments. La situation s’est tendue à la suite de la popularisation des dosages afin de perdre du poids
La pénurie de médicaments frappe aussi les diabétiques. Depuis une année, plusieurs produits sont concernés en Suisse comme ailleurs dans le monde. Cette situation tendue a été renforcée par le passage du Covid-19 notamment. Désormais, le manque se fait aussi ressentir pour les médicaments nécessaires aux personnes souffrant de diabète. Mais leur pénurie est plutôt liée à un effet de mode : certaines préparations, dont le médicament « Ozempic », se sont popularisées afin de perdre du poids plus facilement. Des stars en utilisent, alors que de nombreuses influenceuses en vantent les mérites sur les réseaux sociaux.
Résultat : la demande dépasse largement l’offre qui se résumait jusqu’alors aux personnes touchées par le diabète. Christian Borel-Jaquet, président de l’ordre neuchâtelois des pharmaciens, a constaté que la situation s’était tendue ces derniers mois : « On peut avoir des manques qui durent jusqu’à un mois, avant de pouvoir être réapprovisionnés. À ce moment-là, on informe en priorité nos patients diabétiques. »
Les ordonnances existent évidemment pour les personnes souffrant de diabète, mais les médecins peuvent aussi les délivrer pour celles en surpoids ou en obésité. La prescription exacte est gérée par le médecin, cela signifie qu’un médicament peut être recommandé même lorsqu’une personne souhaite « simplement » perdre du poids. Dans ce cas, le produit n’est alors pas pris en charge par l’assurance.
Le métabolisme du sucre : le carburant de notre corps
Christian Borel-Jaquet rappelle que les médicaments sont essentiels pour les diabétiques. Cette maladie comporte beaucoup d’effets secondaires, notamment « au niveau cardiovasculaire ou de la microcirculation », surtout pour les personnes qui n’ont pas d’insuline. « C’est pour cela qu’il est extrêmement important de réguler la distribution du sucre dans l’organisme, grâce aux médicaments. »
On rappelle que le sucre est le premier carburant des cellules, et que le diabète empêche l’assimilation naturelle du glucose.
Christian Borel-Jaquet espère que l’offre et la demande pourront se stabiliser prochainement. Mais explique également que cela peut prendre du temps. « Ces produits sont sous forme de doses injectables, donc c’est une production un peu plus complexe que celle des comprimés. » Mais le président de l’ordre neuchâtelois des pharmaciens imagine bien que les entreprises pharmaceutiques ne vont pas tarder à s’adapter à ce nouveau marché. Certains médicaments spécialement labélisés pour la perte de poids ont déjà fait leur apparition. /swe