L’affaire de mœurs qui occupe depuis le 18 septembre le Tribunal régional Jura bernois-Seeland de Moutier a rendu son verdict hier. L’homme de 84 ans soupçonné d’avoir commis des actes à caractère sexuel sur sa petite fille âgée de 7 à 8 ans au moment des faits a été reconnu coupable. Il a pourtant nié tout au long de la procédure, évoquant un complot ourdi par son propre fils et donc père de la victime. Lundi, le Tribunal en a décidé autrement. Selon lui, la fillette n’a pas menti lorsqu’elle a rapporté immédiatement les faits à ses parents.
Parole contre parole
Comme souvent dans ce genre d’affaire, la juge Maryvonne Pic-Jeandupeux a dû se concentrer sur la crédibilité de deux versions totalement opposées. Pour elle, le fait que la victime se soit plainte le jour-même de l’agression pèse dans la balance, le risque d'influence par des tiers étant limité. A 84 ans, le grand-père est lui certes conscient mais est atteint d'une dégénérescence cognitive. Il n’est donc pas entièrement responsable de ses actes au regard des spécialistes. La présidente du tribunal a toutefois regretté l'absence totale de regrets ou d'excuses de la part du prévenu.
Ce dernier écope finalement d’une peine de 9 mois de prison avec sursis. Une sanction qui peut paraître clémente mais qui s'explique. La juge reconnaît qu'on peut couramment qualifier ces actes de "graves", mais qu'au regard de la justice, ils se situent en bas de l'échelle de la gravité. Ne serait-ce que parce que les agressions ont été commises à travers les vêtements. Elles ont en outre pu s'interrompre rapidement, puisque la jeune victime a parlé très vite, portée par la confiance de ses parents. /jga-oza