À Tavannes, l’allée d’arbres qui borde la route du Fuet va prochainement disparaître. La majeure partie de ces érables et de ces frênes est malade et représente un risque pour la sécurité
Les tronçonneuses vont prochainement rugir aux abords de Tavannes. Une coupe de sécurité est prévue le long de la route du Fuet, à la sortie du village à gauche. Les travaux d'abattage concernent toute une allée d'arbres centenaires malades qui, fragilisés et affaiblis, représentent aujourd'hui un danger pour les axes routiers et ferroviaire situés juste à côté.
Maladie et vieillesse
Une grande partie des frênes est atteinte par la chalarose (ou flétrissement des pousses du frêne) ; une maladie fongique d'origine exotique. En ce qui concerne les autres essences, comme les érables, leur mauvais état s'explique, d'une part, par leur âge avancé et d'autre part, par la répétition au fil des ans d'un élagage nécessaire à garantir le gabarit de la route. Dans les deux cas, la pourriture a attaqué les troncs, allant parfois jusqu'à les rendre totalement creux.
Tout doit disparaître
Pour pallier à ce problème, ValForêt SA, en charge de la gestion des forêts de la bourgeoisie de Tavannes, l'Office des ponts et chaussées du canton de Berne et les Chemins de fers du Jura ont décidé d'agir. Mais pour autant, impossible de sélectionner uniquement les spécimens malades. Il va falloir procéder à l'abattage de toute l'allée sur les 430 mètres du tronçon. « Il faut bien se rendre compte que tous ces arbres vivent ensemble depuis plus d'une centaine d'années, donc ils ont un effet de stabilité de groupe et le fait de n'en prélever qu'une partie, ça déstabiliserait l'ensemble », explique Roman Bueche, garde forestier à ValForêt SA.
Un site et du bois revalorisé
Au total, le coût des travaux s'élève à environ 30'000 francs. Entre 100 et 150 arbres, pour la plupart plus que centenaires, seront prélevés, ce qui représente près de 400 mètres cubes de bois. « Une grande partie sera revalorisée en bois énergie pour les chauffages à distance de notre région. Une petite partie sera sciée pour en faire des planches et le reste finira en bois d'industrie qui sera transformé en cellulose », détaille encore Roman Bueche.
Une fois les travaux d'abattage terminés, une nouvelle allée sera replantée à une meilleure distance des voies de communication. De nouvelles essences d'arbres, comme le tilleul, l'alisier ou encore le noyer, sélectionnées pour leur résistance aux maladies et leur résilience aux changements climatiques, viendront renaturer La Coué ; un petit ruisseau coulant en contre-bas de la route, livré à lui-même depuis plusieurs années. « Ce ruisseau est très refermé actuellement, donc on va essayer d'apporter un peu de structure le long des berges », conclut le garde forestier.
Les travaux dureront du 6 au 14 novembre (compris), entraînant une fermeture complète du tronçon routier. Une déviation sera mise en place. Les trains, en revanche, pourront circuler normalement, sous la supervision d'un service de protection. /rme