Au terme de l'année écoulée, le prix du lait ne donne toujours pas satisfaction aux producteurs.
Alors que la nature se repose sous le givre, l’Union Suisse des Paysans (USP) tire le bilan de cette année 2011. Dans un communiqué, elle la qualifie de "mouvementée". Les douze mois écoulés n’ont pas été de tout repos pour le monde paysan. L’année a notamment été marquée par une météo inhabituelle ; des conditions estivales régnaient déjà au début du printemps, ce qui a entraîné une importante sécheresse. On pouvait alors craindre pour les récoltes. Le foin, notamment, faisait défaut. Interrogé par notre rédaction, le président de la Chambre jurassienne d’agriculture (CJA) estime que "ça s’est bien rattrapé dans le courant de l’été ; les deuxièmes et troisièmes coupes ont été bonnes, et de bonne qualité". Philippe Jeannerat dresse le même constat au niveau des récoltes de céréales, qui au final se sont révélées "satisfaisantes". La récolte des betteraves est, elle, jugée "très bonne".
Les éleveurs font la grimace
La production animale n'a pas été très bonne en 2011, en tout cas au niveau des bovins, indique Philippe Jeannerat. Le bétail d'élevage connaît des prix très bas. "Le bétail de boucherie s'est maintenu à un prix pas très élevé non plus, poursuit le président de la CJA. Pour ce qui est des porcs, les tarifs sont aussi restés très bas, ils ont de la peine à remonter. En revanche, le prix des moutons et des agneaux demeure très élevé. Une production qui s'en sort assez bien, c'est la volaille et les oeufs, pour lesquels on maintient un prix assez correct sur l'année 2011."
Revenu agricole en baisse
La situation des agriculteurs et des familles paysannes ne s'est pas améliorée cette année. Selon les estimations de l’Union Suisse des Paysans, le revenu agricole moyen a diminué de 3,2% par rapport à 2010. La baisse est plus importante encore dans les régions de collines, où elle atteint 6%. Selon Philippe Jeannerat, ce phénomène est à mettre en lien avec le franc fort, qui a pénalisé les exportations, et le prix du lait encore trop bas pour couvrir les frais de production.
Le prix du lait, un problème qui reste à régler
Pour le président de la CJA, le problème du prix du lait n’est toujours pas réglé. Un "petit pas en avant" a été franchi, selon lui, en fin d’année, lorsque le prix indicatif a connu une légère hausse. Mais les acteurs de l’Interprofession du lait (IP Lait) n’arrivent toujours pas à s’entendre ; les fédérations laitières sont en train de plancher sur une restructuration de l’IP Lait. Elles tentent de trouver un consensus qui permettrait aux producteurs d’avoir aussi leur mot à dire. Ces négociations devraient connaître leur dénouement dans le courant de mars 2012.
Quant aux perspectives pour l'année 2012, explique Philippe Jeannerat, elles reposent déjà sur un élément réjouissant : les précipitations enregistrées en début d’hiver, après un automne très sec. En revanche, les campagnols risquent de poser problème à l'avenir, surtout aux Franches-Montagnes. D’importants dégâts ont déjà été constatés cet automne. "Il y aura certainement des mesures à prendre", estime le président de la CJA. /lbe
