Démission Rüegg : des problèmes relationnels évoqués
Et si un conflit de personnes avait poussé le directeur de l’Hôpital du Jura à la démission ...
RJB
Et si un conflit de personnes avait poussé le directeur de l’Hôpital du Jura à la démission ? Daniel Rüegg, qui a posé les plaques lundi soir, pointant du doigt clairement le Service et le Département de la santé, a une entrevue avec le ministre Michel Thentz vendredi. En attendant, des langues se délient, notamment par rapport à la relation que pouvaient avoir Daniel Rüegg et le chef du Service de la santé, Nicolas Pétremand. Autre fait nouveau dans le dossier, l’une de nos sources nous a indiqué avoir averti Michel Thentz l’an dernier déjà d’une incompatibilité d’humeur fortement probable avec son chef de service.
Un caractère fort...
Daniel Rüegg et Nicolas Pétremand, c'était une relation vouée à l’échec, selon un ancien haut fonctionnaire cantonal. Ce dernier parle d’un caractère imbuvable pour qualifier le chef du Service de la santé. " Un homme qui donnait des instructions de timbrage déplacées, au lieu de s’occuper de la stratégie, qui ne déléguait pas assez " , témoigne notre source, qui estime que Daniel Rüegg, plus introverti, a pu retenir longtemps sa colère avant d’exploser en démissionnant. Michel Thentz a d’ailleurs été averti l’an dernier des problèmes que peuvent poser le caractère de son chef de service. " Oui, c’est vrai " , nous a confié le ministre jeudi après-midi. " J’ai été averti, mais je ne vais pas virer quelqu’un pour ces motifs-là ! " , souligne Michel Thentz qui estime que Nicolas Pétremand sert aujourd’hui de bouc émissaire. " Il a un caractère direct et fonceur, je l’admets, il l’admet, mais si cela pousse un directeur d’Hôpital à démissionner, il y a une inadéquation de réaction ", affirme le socialiste.
... mais aussi loyal et franc
La question principale reste ouverte : Pourquoi Daniel Rüegg n’a-t-il pas averti ou son Conseil d’administration ou le ministre d’éventuels problèmes relationnels ? Une autre source de l’administration nous indique qu’effectivement Daniel Rüegg savait où il mettait les pieds en entrant dans la direction de l’Hôpital du Jura. L’ancien chef de la Trésorerie cantonale a peut-être mal géré le fait d’avoir davantage de partenaires qu’à l’administration, où il était tout en haut de l’échelle. Car, Nicolas Pétremand, qualifié de cheval fou par un autre proche du dossier, s’avère aussi loyal, sincère et franc, selon de nombreux interlocuteurs, et d’une vision et d’une capacité d’analyse solide. La dynamique a par ailleurs changé entre le Département et l’Hôpital dès fin 2010 avec des équipes différentes, et un chantier différent, qui implique davantage l’Etat financièrement. Un nouveau contexte qui a pu aussi provoquer le malaise que l’on sait. Aujourd’hui, il devient primordial de crever l’abcès, ou, pour reprendre l’une de nos sources, on continuera à jouer à Colin Maillard dans un champ de mines. /lba