Le Tribunal régional de Moutier pourrait décider du deuxième internement à vie de l’histoire pénale suisse. Le procureur a requis ce mercredi cette mesure extrêmement lourde dans l'affaire de pédophilie et de viols, notamment, qui occupe la cour depuis lundi. Un homme d'une cinquantaine d'années est accusé d'avoir violé sa fille de 4 ans au moment des faits, et deux femmes majeures. Il est poursuivi également pour pornographie dure et infraction à la loi sur les stupéfiants.
Les parties plaignantes
Les débats se sont déroulés en deux temps mercredi après-midi au Tribunal régional de Moutier. Les parties plaignantes ont tout d'abord cherché à démontrer la trajectoire « irréversible » du prévenu en rappelant ses condamnations antérieures pour des délits sexuels. Yves Richon, l'avocat de l'ex-compagne de l'accusé et de sa fille, a rappelé les mots de l'enfant de 4 ans, dans une lettre à son père en prison: « Papa quand reviens-tu à la maison? Tu me manques, mais n’enfile plus ton zizi entre mes jambes... »
La défense
L'avocat de la défense, Jean-Claude Cartier, ne s'est pas démonté pour autant. Il a longuement contesté les accusations de viol des deux femmes majeures, en mettant en doute leur témoignage et leur moralité. L'une serait selon lui une nymphomane, l'autre « ne se souvient de rien ». « Penser avoir été violée ne suffit pas à faire condamner quelqu'un » a-t-il poursuivi. Et quant à l'accusation d'acte sexuel sur sa fille de 4 ans, là aussi, le prévenu n’est pas fautif. Maître Cartier a chargé la mère et l'a accusée d'être « partie en guerre » contre le père.
Dans cette affaire, la Cour a à trancher entre deux versions des faits diamétralement opposées. Le verdict est attendu pour vendredi après-midi. /tsc