Une affaire de viol occupe le Tribunal de Moutier depuis lundi matin. La cour juge un Macédonien de 35 ans accusé d'avoir abusé d'une jeune femme à deux reprises en 2010 à La Neuveville. L'audition du prévenu s'est déroulée en l'absence de la plaignante, une Brésilienne de 22 ans, sans-papier, aujourd'hui renvoyée dans son pays. La cour a confronté les versions des deux parties le matin, des versions très différentes.
Qui ment?
Le prévenu jure « sur la Bible et le Coran » que la relation était consentie, cet après-midi de mai 2010. Elle et lui ont déjà couché ensemble, la veille, dans les toilettes publiques d'un restaurant, à Bienne. C'est concernant le lendemain que les versions divergent: elle prétend qu'il l'a violée à deux reprises, sous la menace d'un pistolet. Lui affirme au contraire qu'elle était d'accord: « plaisir partagé » dit-il.
« Comment en êtes-vous arrivé à tromper votre femme, qui plus est dans l'appartement d'un ami, présent dans une autre pièce ? », demande le président du Tribunal. « On était bourrés d'alcool ». Le prévenu est un homme de peu de mots, ses réponses sont courtes avec toujours la même explication: l'alcool. Le reste? Il ne se souvient pas. « Quand on sort de trois ans de prison pour viol, est-ce qu'on ne fait pas un peu attention? », s'étonne le juge. L'auteur présumé jure ses grands dieux et souligne qu'il père de deux enfants... Le Président du tribunal lui répond, dubitatif: « oui oui, ça on connaît ici ».
Verdict mercredi. /tsc