Le Jura n’est pas moins sucré que les autres. Les producteurs de betteraves de la région ont rencontré les dirigeants des sucreries d’Aarberg et Frauenfeld vendredi matin, en compagnie des instances dirigeantes de l’agriculture jurassienne. Ils dénoncent le mode d’attribution des quotas supplémentaires de betteraves. Les sucreries ont proposé aux planteurs de produire davantage, mais elles ont privilégié les champs situés dans un pourtour de 28 kilomètres. Décision argumentée par les coûts de transport et qui exclut donc les Jurassiens.
Pas de changements
Il n’y aura pas de concessions pour le Jura, ni pour les autres producteurs alimentant les sucreries par le rail. Les discussions ont été très claires vendredi matin entre la délégation jurassienne et la direction des sucreries d’Aarberg et de Frauenfeld. Chaque camp s’est figé sur ses positions, mais Michel Darbellay, le directeur de la Chambre jurassienne d’agriculture, se montre satisfait de cette rencontre.
Une nouvelle réunion
Contacté vendredi matin, il évoque une avancée dans ce dossier. Une deuxième réunion devrait se tenir d’ici la fin de l’année. Et il sera question de définir un nouveau mode d’attribution des quotas. Un mode qui tienne compte des régions périphérique et qui ne soit pas uniquement d’ordre financier. Pour Michel Darbellay, si seul le coût du transport compte, « le Jura n’a plus qu’à être une réserve d’indiens et peut se tourner vers la jachère florale ».
Les quotas supplémentaires attribués le mois dernier l’ont tous été à des producteurs situés dans un rayon de 28 kilomètres autour des sucreries. Michel Darbellay comprend que ces dernières ne puissent pas tout corriger d’un simple coup de crayon. Mais il met en garde contre ce système : « les sucreries deviennent ainsi dépendantes de phénomènes météos et de maladies, car la production se concentre sur un petit périmètre ».
Le directeur de la Chambre jurassienne d’agriculture ne veut pas polémiquer pour le moment, mais il prévient : « s’il le faut on ira plus loin, on interviendra au niveau de la politique fédérale ». /msc-clo