L’écosystème de la Sorne est complètement dévasté. Une avalanche de sédiments a dévalé sur le cours supérieur de la rivière, comme indiqué vendredi matin par le Quotidien jurassien. A l’origine de la catastrophe : le barrage du Lac Vert en amont de Blanches-Fontaines, au-dessus d’Undervelier. L’exploitant a dû procéder à une vidange le 23 septembre dans le cadre d’une enquête de la police bernoise à la recherche d’un jeune homme disparu. L’ouverture des vannes a eu pour conséquence de déverser des limons et graviers sur près de deux kilomètres dans le lit de la Sorne avec de graves atteintes à la faune de la rivière.
Dégâts importants
Selon l’Office de l’environnement du canton du Jura, une turbidité excessive a été constatée. C’est-à-dire que les eaux sont beaucoup trop troubles. Du côté des pêcheurs jurassiens, Albino Dal Busco, le président de la fédération est remonté. Les conséquences sur la faune et la flore sont importantes : « Il n’existe plus rien. La rivière est recouverte de graviers, c’est brun, il n’y a plus rien qui peut vivre dans le fond. Le grand risque maintenant c’est qu’en cas de crue le gravier, le sable et le limon vont descendre le lit de la rivière et les dégâts vont s’étendre encore plus bas dans la Sorne. C’est notre grand souci. »
Vers le dépôt d’une plainte ?
La fédération cantonale des pêcheurs jurassiens ne peut pas porter plainte, car la rivière ne lui appartient pas. Mais Albino Dal Busco précise que le résultat des travaux entrepris n’a pas été conforme à l’autorisation de la police des eaux. « On a fait n’importe quoi, on ne peut plus l’accepter» a-t-il ajouté. Concrètement, la fédération cantonale des pêcheurs jurassiens va dénoncer le cas auprès du Ministère public avec copie à l’Office de l’environnement. Albino Dal Busco espère qu’une plainte soit ensuite déposée par le canton.
Du côté du Service de l’environnement, il rappelle qu’une autorisation de la police des eaux avait été délivrée avec des conditions claires. Des conditions qui demandaient que le maître d’œuvre, Pierre-Alain Bourquard, prenne les mesures nécessaires qui n’ont à priori pas été respectées. Laurent Gogniat, le responsable du domaine nature, nous a expliqué que le cas sera probablement dénoncé au ministère public, « c’est notre devoir » a-t-il ajouté.
Enfin, contacté par nos soins, Pierre-Alain Bourquard, l’exploitant de la centrale hydraulique de Blanches-Fontaines, n’a pas souhaité s’exprimer. Il dit avoir la tête entre le marteau et l’enclume. Il précise encore avoir eu l’autorisation de la police judiciaire de Berne dans le cadre des recherches entreprise pour retrouver cette personne disparue. L’exploitant se dit dégouté. Pierre-Alain Bourquard estime avoir fait le nécessaire et avoir agi au plus près de sa conscience. /jpp