Le retour du loup dans le Jura est inéluctable. C’est l’avis de divers spécialistes contactés par notre rédaction. Un canidé proche du loup a été aperçu au début du mois de décembre du côté de Damprichard, en France voisine, à quelques encablures du Noirmont. La photo reproduite récemment dans la presse ne permet pas d’affirmer avec certitude qu’il s’agit d’un loup.
Ce genre d’observation n’est toutefois pas rare. Selon le biologiste Jean-Marc Landry, originaire du Jura bernois, un grand canidé a été aperçu il y a deux semaines à La Heutte. Jean-Marc Weber, inspecteur de la faune neuchâtelois et spécialiste du loup, rappelle qu’un individu a été aperçu en mai dans le Val-de-Travers. Il estime que le grand prédateur a déjà investi la chaîne jurassienne. Le spécimen aperçu à Damprichard pourrait être un loup isolé, selon Jean-Marc Landry : « A l’automne, beaucoup de jeunes peuvent quitter la meute et chercher de nouveau territoire. Je ne pense pas que ce soit une meute qui est en train de s’installer mais plutôt un jeune individu ».
Agriculteurs inquiets
Le monde paysan suit ces observations avec inquiétude. Philippe Jeannerat ne se réjouit guère. Le président de la Chambre jurassienne d’agriculture reconnaît que les élevages de moutons et de brebis dans la région sont bien protégés, notamment en raison de la présence du lynx. Cela dit, les veaux pourraient faire l’objet d’attaques de loups. Philippe Jeannerat espère que lorsque l’arrivée du loup sera confirmée, qu’une stratégie puisse être discutée avec les spécialistes du grands prédateurs, les autorités et le monde agricole. /fra
