Une phase d’incertitude s’ouvre aussi dans la région après l’adoption de l’initiative UDC contre l’immigration de masse. Le texte, qui implique la réintroduction de quotas de travailleurs étrangers, pourrait avoir des répercussions négatives pour certaines entreprises du Jura bernois. Les sociétés industrielles qui vivent de l’exportation et celles qui emploient des frontaliers sont directement concernées. « Il y a un champ problématique qui semble apparaître, c’est quand même celui de l’embauche », indique Patrick Linder. Le directeur de la Chambre d’économie publique du Jura bernois craint un assèchement sur le marché du travail alors qu’aujourd’hui l’économie de la région « peine à trouver les ressources dont elle a besoin ».
Patrick Linder estime que les répercussions seront « moins directes » sur les ventes à l’étranger. Il souligne néanmoins des effets négatifs en termes d’image, surtout pour les sous-traitants qui travaillent avec les pays voisins. « Là, peut-être, il faut attendre des conséquences », affirme Patrick Linder.
Davantage de travail au noir ?
Du côté des syndicats, on souligne que la décision des Suisses pourrait entraîner des effets pervers, selon Emilie Moeschler, secrétaire régionale d’Unia Transjurane. « Le marché du travail a besoin de la main d’œuvre étrangère; si ce n’est pas par les accords de libre circulation, ce sera par d’autres moyens qui vont échapper au contrôle qu’on peut mener au niveau des syndicats et ou même des cantons ». /fra