Le fondateur du Front de libération du Jura (FLJ), Marcel Boillat, sera présent à Lajoux le 17 mars prochain pour une conférence-débat sur fonds de commémoration du cinquantième anniversaire de son évasion de prison
Le 18 mars prochain, cela fera cinquante ans que Marcel Boillat s’est évadé du pénitencier de Crêtelongue en Valais. Le militant du Front de libération du Jura (FLJ) y purgeait une peine de huit ans après qu’il eut mis le feu et plastiqué plusieurs bâtiments dans le canton du Jura. Des méthodes de lutte violente que le comité d'organisation ne renie toujours pas aujourd'hui.
Un comité d’organisation s’est créé afin de remémorer cette évasion et de manière plus large, le combat du militant du FLJ de 87 ans. Le but du groupe est de remercier Marcel Boillat pour son engagement, mais aussi et surtout d’éviter que l’histoire de la lutte jurassienne pour l’indépendance ne tombe dans l’oubli.
Cible, la jeunesse
Tous ceux qui ont lutté de près ou de loin en faveur d’un Jura libre ont donc été invités au rassemblement qui se tiendra à Lajoux au restaurant de la Chevauchée dès 18h30. « Nous recherchons toutes les anecdotes des conseillers communaux de l’époque, des pompiers, voir des policiers bernois ou autres faits qui n’ont pas été révélés mais sont nécessaire pour que l’histoire de cette lutte ne tombe pas dans l’oubli », écrit Jean-Marc Baume dans un communiqué. À l’issue de cette soirée, une plaquette devrait être éditée. « Ainsi, notre jeunesse pourra s’en inspirer en cas d’éventuelles futures luttes pour la sauvegarde du magnifique paysage franc-montagnard qui représente notre plus grande richesse », précise encore l'écrit.
Un ras-le-bol
« La grande trahison ». La phrase est sur les lèvres de beaucoup au sein du comité d’organisation de la commémoration. C’était en 1962, lorsque le canton de Berne décidait de vendre à la Confédération cinq domaines franc-montagnards afin d’y implanter des installations militaires. « On en a eu ras-le-bol », lance Jean-Pierre Molliet, ancien membre du groupe Bélier. C’est en 1963, justement, que Marcel Boillat fonde le FLJ et se lance dans sa lutte. « Sans les actions du FLJ, ajoutées à l’opiniâtreté des militants francs-montagnards, et à la détermination des autonomistes, le canton du Jura n’aurait certainement pas encore été créé. L’autoroute n’existerait pas et jamais notre région n’aurait connu le développement formidable qu’a permis l’autonomie », explique pour sa part Bernard Zanetta, ancien secrétaire de Marcel Boillat.
Parallèle places fortes-éoliennes
Aujourd’hui, la situation n’est plus comme dans les années soixante. Mais le combat doit toutefois perdurer, selon Jean-Marc Baume. Il se porte en particulier pour les Franches-Montagnes contre les éoliennes. « Le plus grand danger, c’est la mise en place d’un parc éolien par la commune de Tramelan, proche de la commune des Genevez », explique l’ancien animateur du groupe Bélier. La réunion prévue à Lajoux permettra justemment d'aborder ces divers thèmes. /jore