L’Assemblée Interjurassienne tire sa révérence. L’AIJ a été dissoute ce vendredi après-midi à Moutier. Les cantons de Berne et du Jura ainsi que la Confédération ont signé l’acte de dénonciation de l’Accord du 25 mars 1994 en présence de nombreux invités. La fin officielle de l’AIJ interviendra au 31 décembre prochain. La cérémonie s’est tenue en présence de la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga et de représentants du Gouvernement jurassien ainsi que du Conseil-exécutif bernois. L’AIJ a présenté à cette occasion un livre qui retrace son histoire et qui dresse son bilan. L’ouvrage s’intitule : « Au service du dialogue interjurassien : bilan d’une institution inédite » et est publié aux éditions Alphil.
Un bilan et des perspectives
L’AIJ considère qu’elle a « accompli sa mission ». Elle estime avoir « incarné le dialogue interjurassien » et avoir « contribué au règlement politique de la Question jurassienne ». Elle tire toutefois « un bilan mitigé » des collaborations interjurassiennes et note que « la volonté politique a manqué » pour créer davantage d’institutions communes.
Sous l’angle politique, l’AIJ tire un bilan positif de son activité. Elle se dit « satisfaite de voir que le processus de résolution de la Question jurassienne s’est achevé » et rappelle qu’elle avait proposé le principe de la tenue d’un scrutin sur l’avenir institutionnel de la région. Elle regrette toutefois que les pistes du canton à six communes et du statu quo + n’aient pas été abordées lors de la votation du 24 novembre 2013. L’AIJ critique également « sa frilosité » sur la question de Moutier et relève qu’il était impossible, à l’époque, de trouver une majorité en son sein pour des votes communalistes.
Concernant les perspectives, l’AIJ rappelle qu’il existe « une communauté d’intérêts entre le Jura et le Jura bernois » et souhaite « le maintien des collaborations ». Elle craint toutefois que le résultat du vote de Moutier éloigne les deux régions et elle invite les cantons de Berne et du Jura à pérenniser « l’esprit AIJ », à savoir celui du dialogue et du consensus.Dans l’interview ci-dessous, le président de l’AIJ, Dick Marty, présente, plus en détail, son bilan de l’AIJ :
Des discours pour louer le dialogue
La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga a souligné dans son discours que l’AIJ laissait « une région apaisée » derrière elle. Elle a indiqué que la Question jurassienne était « réglée politiquement » et que la région méritait désormais mieux que d’être « l’otage d’un conflit politique dépassé ». Simonetta Sommaruga a souhaité que l’histoire de la région soit désormais celle de la « réconciliation » après avoir été celle « du conflit puis du dialogue ». Elle a également rappelé que la Confédération se tenait à disposition des deux cantons pour « poursuivre son rôle de médiation ». Dans l’entretien ci-dessous, la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga nous explique ce qui représente le principal héritage de l’AIJ :
Du côté des cantons, le ministre jurassien Charles Juillard a estimé que l’Assemblée Interjurassienne avait, notamment, permis à Berne et au Jura de « construire des relations confédérales normales ». Son bilan de l’action de l’AIJ est toutefois nuancé et relève à la fois du cœur et de la raison, comme Charles Juillard l’explique :
Le conseiller d’Etat bernois, Pierre Alain Schnegg, a également mis en avant la « culture du dialogue » créée par l’Assemblée Interjurassienne. Il a insisté sur le fait que la Question jurassienne était « maintenant définitivement résolue » pour le canton de Berne. Pierre Alain Schnegg livre son analyse :
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