Le Ministère public bernois a ouvert une procédure pénale qui vise plusieurs élus du Conseil du Jura bernois (CJB) pour potentielle acceptation d’avantages lors d’un voyage à Kitzbühel
Une affaire Pierre Maudet bis pourrait secouer notre région. Plusieurs élus du Conseil du Jura bernois (CJB) sont visés. Au cœur de la polémique, un week-end passé en Autriche, à Kitzbühel, en janvier 2018, tous frais payés. Une instruction du Ministère public cantonal est en cours afin d’éclaircir les circonstances entourant ce voyage.
Walter von Känel généreux
Trois nuits sur place, avec accès aux épreuves de ski de Coupe du Monde, le tout aux frais de la princesse. Une douzaine de personnes, élus du CJB de tous bords politiques et personnel administratif ont participé au voyage. Le généreux donateur n’est autre que Walter von Känel. À l’époque, le directeur général de la marque de montres Longines est élu au CJB. Contacté mercredi, il est resté injoignable.
Une limite à 200 francs
Selon l’ordonnance bernoise sur le personnel (OPers), seuls des avantages jusqu’à 200 francs peuvent être acceptés. Dans le cas de l’excursion à Kitzbühel, les montants en jeu dépassent allégrement cette barre. La justice s’est donc emparée de l’affaire comme l’hebdomadaire « Le Jura Libre » l’a laissé entendre dans son édition du 20 décembre, information que la rédaction de RJB a confirmée auprès de l’instance. La procédure a été lancée suite à une dénonciation anonyme. Marcelle Forster était du voyage avec ses collègues. Pour la membre du Parti socialiste du Jura bernois (PSJB), il n’est toutefois pas opportun de parler d’acceptation d’avantages :
Pierre Mercerat était également de la partie. L’élu du Parti socialiste autonome (PSA) est aussi de l’avis que ces cadeaux n’ont nullement influencé les décisions du CJB :
Le CJB pas au courant
Quant au CJB, sa présidente, Morena Pozner, nous a expliqué ne pas savoir qu’une procédure pénale était en cours. Par ailleurs, aucune directive interne à l’institution n’existe afin de clarifier l’acceptation de cadeaux ou d’avantages.
De son côté, le Ministère public bernois indique que la procédure est en cours. Une audition a eu lieu et d’autres mesures d’investigations sont envisagées. Selon le Code pénal, l’acceptation d’avantages est passible d’une peine privative de liberté de trois ans au plus ou d’une peine pécuniaire. /jrg