La ville de Bienne enregistre pour la cinquième année consécutive une diminution de son taux d’aide sociale en 2021. Le nombre de cas a baissé de 2,6 % par rapport à 2020. Le covid n’a, pour l’instant, pas eu d’impact
Le taux d’aide sociale continue de diminuer à Bienne. Selon le dernier comparatif des indicateurs des villes suisses pour l’année 2021, publié ce mardi matin, la cité seelandaise reste la localité qui a le plus de de cas, mais son nombre a reculé de plus de 2,6% par rapport à 2020. Une baisse qui s’observe depuis cinq ans et qui s’explique par les mesures que prennent les autorités depuis 2016, comme par exemple de libérer les assistants sociaux de certaines tâches pour qu’ils aient plus de temps pour s’occuper des besoins des bénéficiaires de cette aide sociale, explique Beat Feurer, directeur de l’action sociale de la ville de Bienne :
Dans le rapport comparatif viennent s’ajouter une autre bonne note : Bienne est la seule des quatorze villes prises en compte qui a pu réduire de façon si nette ce taux depuis 2016, sans avoir mis sur pied de nouvelles prestations cantonales. Le taux de l'aide sociale a diminué de 11,8 % à 10,2%.
Un recul qui s’est donc maintenu pendant les années dites « Covid », à savoir 2020 et 2021. Ce n’est pas une surprise pour Beat Feurer. Les effets de la pandémie ne se sont pas encore fait sentir grâce aux mesures prises par le Conseil fédéral et notamment celle de rallonger la période de droit au chômage. Ça pourrait donc commencer à se voir dans les chiffres de 2022 et de 2023, mais cela dépend également de l’évolution du marché du travail :
Le comparatif national met l’accent sur le besoin de formation de la population. À Bienne en 2021, 60,2% des bénéficiaires de l’aide sociale sont sans formation professionnelle.
Cela représente un défi pour les autorités seelandaises qui veulent donc intégrer à leur stratégie sociale 2030 le projet national intitulé « Offensive en faveur de la formation continue ». Ce programme contient différents éléments. Parmi eux, l’accès facilité aux bourses d’études. Pour Beat Feurer, c’est encore trop compliqué pour les personnes de nationalité suisses d’en bénéficier, et ça l’est donc encore plus pour les étrangers :
Et à quoi faut-il s’attendre pour cette année en cours ? Pour le moment en tout cas, l’arrivée de nombreux migrants ukrainiens n’a pas d’impact. « Les premiers cinq ou sept ans, c’est toujours la Confédération qui est responsable pour les requérants d’asile » explique Beat Feurer. C’est donc la vague migratoire de 2015 qui apparaît gentiment dans les chiffres de l’aide sociale biennoise depuis 2020.
Beat Feurer explique également que si Bienne a vu son nombre de cas à l’aide social augmenter avec la vague migratoire de 2015, c’est aussi simplement parce que beaucoup de réfugiés sont accueillis dans la cité seelandaise. Il y a différentes raisons à cela, la première étant le marché de la location : les loyers sont bien plus bas à Bienne qu’en ville de Berne, développe le directeur de l’action sociale. /lyg