Les éleveurs doivent garder le taux de consanguinité du cheval franches-montagnes sous contrôle. Suite à la modification de l’Ordonnance sur l’élevage par la Confédération, l’assemblée des délégués de la Fédération suisse du franches-montagnes avait décidé en fin d’année passée de renoncer au projet d’apport de sang étranger pour ne pas prendre le risque de perdre le statut de race suisse et les primes d’élevage pour les juments. « Il est indéniable que la consanguinité augmente dès qu’on a un but d’élevage, ce n’est pas propre au cheval et ce n’est pas vraiment quelque chose de nouveau. Mais jusqu’à présent, à chaque fois qu’il y avait un souci de consanguinité, on apportait du sang étranger. On n’a jamais fait de compromis, donc maintenant le but serait de faire une meilleure balance entre le but d’élevage et la consanguinité », explique Emilie Beuret, membre jurassienne de la commission d’élevage de la FSFM.
Selon la Confédération, le taux de consanguinité ne doit pas dépasser 10%. De son côté, la FSFM recommande environ 7%, comme c’est actuellement le cas en moyenne, avec aucun problème apparent et une hausse limitée et stable. Mais sans croisement et donc avec un livre généalogique de la race fermé, la part de coparentalité risque d’augmenter. « On aimerait rester à ces 7% car la situation est saine actuellement, et au niveau des connaissances génétiques on ne sait pas exactement avec quel taux de graves problèmes de dépression consanguine pourraient survenir, notamment au niveau de la santé, de la reproduction et de tares héréditaires », poursuit Emilie Beuret.
D’autres mesures doivent ainsi être envisagées pour maintenir une certaine diversité génétique. Cela pourrait passer par les critères de sélection des étalons, qui pourraient par exemple avoir un nombre homogène de descendants ou être renouvelés plus rapidement, mais rien n’a encore été défini. En attendant, la Fédération suisse du franches-montagnes mise sur son logiciel du « Poulain virtuel » : « Il permet de calculer le taux de consanguinité d’un poulain lorsqu’on procède à un accouplement. Dans un premier temps, c’est déjà pour être sûr de pouvoir toucher la prime fédérale où la limite de consanguinité est à 10%. Et dans un deuxième temps, c’est pour que les éleveurs puissent se sensibiliser à cette question de consanguinité et de se rendre compte de ce qu’il est possible de faire sans avoir de conséquence à ce niveau-là et de voir si les accouplements qu’ils ont choisis répondent aux critères », conclut Emilie Beuret, qui n’envisage pas de perte de qualité du cheval franches-montagnes. /emu