Notre chronique économique vous emmène cette semaine en plein cœur de Moutier à la découverte d’un atelier un peu atypique dans le paysage prévôtois : un chantier naval
C’est niché entre les montagnes, bien loin des lacs, des mers et des océans que se cache le Chantier naval du Moulin. Une entreprise créée il y a trois ans par Damien Rossé, un menuisier passionné de bateau, qui fabrique lui-même, de A à Z et à la main, des voiliers en bois, parés à naviguer, dans son petit atelier de la rue du Moulin. Bienvenue à bord !
Tombé dans la marmite
Féru de navigation depuis son plus jeune âge, Damien Rossé a grandi dans les bruits d'atelier et les odeurs de bois puisque tout petit déjà, il regardait son père construire des bateaux. « Il y avait un groupe de Prévôtois vraiment actifs dans la construction de bateaux dans les années 70-80, c'était l'époque où on rêvait de construire son bateau pour partir voyager et fuir la société, donc moi je viens de là », raconte l'heureux constructeur de voiliers. Chaque projet prend environ cinq à six mois à l'entrepreneur. Une fois la construction achevée, le prix du bateau varie entre 40'000 et 50'000 francs selon l'équipement souhaité par le client. « C'est de l'artisanat, du sur-mesure, dans mon domaine, plus personne ou presque en Suisse ne travaille de cette manière », explique encore le propriétaire des lieux.
« Le plus passionnant pour moi c'est de commencer avec une pile de planches et de terminer avec un voilier complètement fini »
De l'importance du choix du matériau
Outre l'aspect 100% artisanal, la particularité du Chantier naval du Moulin c'est qu'il n'y sort que des bateaux en bois ou bois époxy. Très léger, rigide et hyper solide, ce matériau offre plusieurs avantages. « La stratification extérieure du bois avec l'époxy garantit vraiment une étanchéité totale, donc pour moi c'est un des meilleurs matériaux qui existe pour la construction navale, même si c'est vrai que tout doit se faire à la main ce qui nécessite beaucoup de travail », affirme Damien Rossé.
« Je ne connais pas la routine, chaque fois que j'attaque un nouveau bateau, c'est comme si j'attaquais le premier »
Des projets plein la cale
Quant à l'avenir du Chantier naval du Moulin, son propriétaire l'envisage avec confiance et sérénité. En tout cas ce ne sont pas les idées qui manquent. Après avoir produit quatre exemplaires de son premier bateau, le Zabriskie 575, qui fait un peu moins de six mètres de long, Damien Rossé a le regard tourné sur son prochain projet, le Zabriskie 700, un voilier de plus de plus de sept mètres de long. « Mon rêve c'est avant tout de pouvoir continuer à faire des bateaux parce que le marché n'est pas facile, et puis de pouvoir agrandir la gamme avec des voiliers de neuf ou dix mètres, ça ce serait le rêve », conclut l'artisan prévôtois. /rme