L’Union suisse des paysans tire la sonnette d’alarme sur une « baisse inquiétante » du revenu annuel moyen des agriculteurs en 2022. Le Jurassien Michel Darbellay, responsable de département à l’USP, explique comment on en est arrivé là
Les coûts de production ont augmenté et le prix de vente des produits agricoles n'a pas compensé cette hausse. (Photo : libre de droit)
La situation économique des agriculteurs continue de se dégrader en Suisse. Le revenu annuel des paysans a chuté en moyenne de 6,3% sur l’année 2022, selon l'Union suisse des paysans qui tire la sonnette d'alarme. « C’est une situation très préoccupante », s’inquiète le Jurassien Michel Darbellay, responsable du département Production, marché et écologie à l'USP. « On a un recul du revenu du travail, car l’agriculture a été confrontée à une forte hausse des coûts de production. Parallèlement, la hausse des prix des produits pour l’agriculteur n’a pas été à la hauteur de la hausse de ces coûts de production », commente Michel Darbellay.
Michel Darbellay : « Une situation très préoccupante »
Dans les supermarchés, les prix des denrées alimentaires ont pourtant bien augmenté pour le consommateur, ce qui creuse encore l’écart et relance de plus belle le débat sur la juste rétribution. « L’inflation sur les denrées alimentaires s’établit à 3,3% entre octobre 2022 et octobre 2023. Or, sur la même période, le prix des produits agricoles n’a augmenté que de 1%. C’est pour cela que nous renouvelons notre appel à une juste répartition de la valeur ajoutée », martèle l’ancien directeur d’Agrijura.
Le Jura dans la tendance nationale
Si ces moyennes sont nationales, l’agriculteur jurassien peut cependant s’identifier à ces chiffres, la tendance étant grosso modo similaire dans la région. « Une nouvelle baisse du prix indicatif du lait est annoncée au 1er janvier, ce qui touche particulièrement le Jura. Le marché des céréales touche aussi la région. La situation est en revanche un peu meilleure dans le Jura pour la viande. Mais l’agriculture jurassienne est dans la tendance nationale », confirme Michel Darbellay.
Michel Darbellay commente la situation jurassienne
Sans oublier la menace qui pèse sur le budget de l’agriculture pour la période 2026-2029 avec des coupes envisagées par la Confédération à hauteur de 2,5%. À moins que le nouveau Parlement fraichement élu ne fasse bouger les lignes. « Nous espérons que le nouveau Parlement fasse preuve d’un plus grand sens des réalités et ne se contente pas d’exiger, mais aussi encourage l’agriculture », souligne le président de l’USP, le conseiller national st-gallois Markus Ritter. /ats-jpi
