« Qu’on laisse le temps aux agriculteurs de se retourner ! » Le message de Bernard Leuenberger est clair : l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) est trop rapide dans la mise en œuvre de ses nouvelles directives édictées pour limiter l’utilisation de pesticides et de fertilisants. Au 13 avril de cette année, l’OFAG a annoncé le calendrier de la concrétisation d’une initiative parlementaire adoptée précédemment dans ce but. Mais pour le président de l’Association des groupements et organisations romands de l’agriculture (AGORA) et de la Chambre d’agriculture du Jura bernois (CAJB), l’Office va trop vite en cherchant à concrétiser certains points dès le 1er janvier 2023 déjà. Bernard Leuenberger craint que des agriculteurs n’aient pas le temps de s’adapter aux nouvelles normes et qu’ils passent, du coup, à côté de contributions et de paiements directs.
Il explique, par ailleurs, que des mesures supplémentaires « qui n’ont rien à voir avec la volonté de l’initiative » ont été ajoutées à ces directives. C’est le cas, par exemple, de la contribution à la sécurité de l’approvisionnement qui va baisser de 900 à 600 francs par hectare par an. Un choix qui va affaiblir l’agriculture suisse et la sécurité alimentaire, selon le président d’AGORA, « d’autant plus dans un contexte mondial particulier entre la guerre en Ukraine et les changements climatiques », ajoute-t-il.
Au final, avec cette missive, la faîtière demande d’une part à l’OFAG de revenir sur ce calendrier, mais aussi de prendre en compte et d’analyser le contexte mondial en vue de garantir un approvisionnement suffisant du pays. /amo