Presque un an jour pour jour après les faits, la police cantonale bernoise a fait ce mardi son autocritique de la gestion de l’affaire Peter K. Celui que l’on a appelé le forcené de Bienne, s’était d’abord barricadé dans sa maison, avait fait feu à plusieurs reprises sur la police avant de fuir et de tenir les agents en haleine pendant une dizaine de jours. La police a reconnu des dysfonctionnements sur quelques points mais se montre globalement satisfaite de son action
Hanspeter Uster, ancien conseiller d’Etat zougois, avait été mandaté en tant qu’expert externe pour analyser le travail de la police cantonale bernoise. Il a relevé plusieurs manquements, mais aussi un travail « excellent dans l’immense majorité des cas ». Après tout, c’est vrai, un seul agent a été blessé, Peter K a été arrêté presque sans violence et l’affaire s’est résolue en moins de dix jours. Là le verre est à moitié plein.
Les dysfonctionnements
Reste la question : comment un sexagénaire a-t-il pu, après avoir fait feu, échapper par deux fois aux forces de police durant ces quelques jours du mois de septembre ? Dans l’optique du verre à moitié vide, le rapport Uster incrimine les cadres de la police sur le terrain, qui ont manqué d’adaptation à la situation, ainsi qu’un appareil radio défectueux qui n’a pas permis de signaler aux troupes l’arrivée de Peter K. Au long de l’intervention, La police est restée campée sur sa première analyse : Peter K allait commettre un « suicide by cop »… il avait prévu de mourir sous les balles des forces de l’ordre. Jamais, et à tort, selon le rapport, les cadres sur place n’ont imaginé une fuite, même lors du deuxième jour. Dès lors, difficile de changer son fusil d’épaule, admet Hanspeter Uster, et organiser une battue efficace alors que le dispositif était prévu pour une fusillade.
Manque d’information
Stefan Blättler, commandant de la police cantonale bernoise, était également présent ce mardi matin pour répondre aux questions de la presse. Il a reconnu que la police n’avait pas réuni toutes les informations nécessaires à la connaissance de l’affaire. Des documents en possession de la préfecture de Bienne n’ont pas été consultés. Les forces de l’ordre avaient pourtant connaissance de l’existence de ces documents. Stefan Blättler a intégré ce problème dans les prochains stages de formation, afin que ses hommes aillent au fond des choses lors d’un cas similaire.
Des nouvelles de l’agent
L’agent blessé par Peter K est en bonne voie de réatablissement a-t-on appris aujourd’hui. Il a repris le travail à 50% au sein de la police cantonale bernoisem, mais est encore gêné par les séquelles de ses blessures.
Le processus juridique
La clôture de l’instruction dans le cadre de l’affaire « Kneubühl » n’est pas attendue avant la fin de l’année. Un délai a été accordé aux parties jusqu’à la fin du mois d’août afin de demander d’éventuels compléments à l’expertise psychiatrique. Il s’agit notamment de déterminer la responsabilité du prévenu dans cette affaire. Sachez enfin que Peter Kneubühl n’a toujours pas fait de déclaration quand à son lieu de repli durant sa fuite, ainsi qu’à l’arme utilisée. /tsc