"Paloma" affronte à son tour la justice. L’ancienne compagne de Frédéric Hainard a été entendue par le Tribunal régional lundi après-midi à Neuchâtel. Elle est prévenue d’abus d’autorité, de contraintes et de faux dans les titres commis dans l'exercice de fonctions publiques. Paloma et l’ancien conseiller d’Etat ont retenu une jeune fille au poste de police en février 2010, pour parvenir à attirer sa mère alors soupçonnée d’abus d’aide sociale.
A la plupart des questions du juge, Paloma a répondu qu’elle ne se souvenait de rien. Elle a affirmé souffrir de "dépression" et ne pas vouloir "se plonger dans cette affaire", raison pour laquelle elle n'a pas pu participer à l'audience précédente. La prévenue soutient avoir simplement fait son travail et suivi les ordres de ses supérieurs au sein du Service de surveillance et des relations du travail de l'Etat. En pleurs, Paloma a également dénoncé une persécution de la part des journalistes et déclaré que si elle se retrouvait dans cette situation, ce n'était pas en lien avec ce qu'elle avait fait mais à cause de l'affaire Hainard.
Amnésie remise en cause
Les avocats des plaignants ne croient pas une seconde à la perte de mémoire de Paloma, ils regrettent que la prévenue refuse de discuter de ce qui s'est passé en 2010. Pour eux, il faut voir l'attitude de Frédéric Hainard et de Paloma comme un tout : ils ont décidé ensemble de retenir une jeune fille pour attirer sa mère.
Le problème c'est que Paloma "n'avait pas de supérieur hiérarchique, elle avait un amant" a déclaré l'avocat Yves Grandjean. Pour lui c'est la perte de ce rapport d'autorité qui a mené à une telle "dérive". Les avocats des plaignants demandent une peine de jours-amendes avec sursis, comme pour Frédéric Hainard. L'ancien conseiller d'Etat a été condamné à 40 jours-amendes avec sursis l'automne dernier, il a fait appel de ce jugement.
Relativiser les faits
Pour l'avocat de Paloma, sa cliente est une "victime collatérale" des attaques qui ont visé l’ancien conseiller d’Etat. Il faut replacer le dossier "dans son contexte" et se souvenir qu'"il ne s'agit pas d'une affaire d'une gravité extrême".
Pour Basile Schwab, Paloma n’a fait qu’obéir aux ordres de ses supérieurs et ne devrait pas se retrouver devant un tribunal. Il soutient qu’en 2010 elle a fait "un usage adéquat et proportionné de la force" dans le cadre d’une enquête officielle. Elle n’a donc rien à se reprocher, selon son avocat qui plaide l’acquittement.
De son côté, le Ministère public requiert 60 jours-amendes avec sursis. Le verdict devrait être rendu avant les vacances d’été. /mvr