Des cellules photovoltaïques d’un nouveau genre, conçues par l’EPFL à Neuchâtel, avec le CSEM, viennent de battre un double record de rendement. Il s’agit potentiellement d’un atout pour la transition énergétique et pour l’économie
Des travaux neuchâtelois permettent de franchir une étape décisive dans la recherche sur l’énergie solaire. Le Laboratoire de photovoltaïque et couches minces électroniques de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, en collaboration avec le Centre suisse d’électronique et de microtechnique, ont annoncé début juillet qu’ils ont signé un double record.
Elles absorbent la lumière deux fois
En adoptant deux techniques différentes – une architecture planaire et une architecture texturée – les chercheurs de ces institutions implantées à Neuchâtel ont été les premiers à franchir la barre des 30% de rendement pour les cellules photovoltaïques de la nouvelle génération. Ces cellules sont à double couche, une de silicium et une de pérovskite. Une solution qui permet d’aller au-delà du rendement des cellules au silicium traditionnel, pour un coût abordable.
Quentin Jeangros, chef de groupe au CSEM, nous fait comprendre comment fonctionnent ces nouvelles cellules solaires :
Un meilleur rendement, ça doit mener à des coûts de l’électricité plus bas, ce qui pourrait être décisif pour la transition énergétique, en rendant l’option solaire plus séduisante d’un point de vue économique :
Cette avancée pourrait également ouvrir la voie à l’utilisation du solaire pour des applications où il est actuellement absent, pour des raisons de coûts ou de surface disponible, comme par exemple dans l’automobile ou dans l’internet des objets :
Le retour du photovoltaïque en Europe
Ce type de progrès a aussi une importance économique pour la Suisse et l’Europe. En jouant cette carte, et en mettant en avant sa recherche de pointe et ses produits de haute qualité, le Vieux Continent pourrait faire son retour sur le secteur de la production industrielle de panneaux photovoltaïques. Une branche cruciale pour la transition énergétique, qui est actuellement dominée à plus de 80% par la Chine :
Les résultats des recherches de l’EPFL et du CSEM ont été obtenus sur de petites surfaces, et dans des conditions de laboratoires qui sont moins exigeantes que ne peut l’être l’exposition aux éléments, en extérieur, pendant un quart de siècle, qui est le lot de la plupart des panneaux photovoltaïques. La recherche va désormais chercher à obtenir les mêmes résultats dans des applications plus conformes aux standards de l’industrie. Des applications concurrentielles sont attendues dans un délai de 5-10 ans, estiment les experts du CSEM. /jhi