Les présidents des partis politiques et des groupes parlementaires ont trouvé un compromis lors de table-rondes extraordinaires. Si son contenu n’est pas encore connu, les conditions de son élaboration le sont. Des concessions, un peu de tension, mais un objectif commun de trouver une solution
Les discussions ont été fructueuses à Bienne. Les présidents des partis de la cité seelandaise ainsi que ceux des groupes parlementaires se sont réunis quatre fois afin d'élaborer un compromis pour le budget 2023. Il sera présenté jeudi prochain lors d'une conférence de presse. Pour rappel, la population biennoise avait largement refusé en votation ce budget – le premier qui prenait en compte le plan d'assainissement des finances de la ville et qui impliquait notamment une hausse d'impôt. Les discussions avaient été très vives et les débats longs au Conseil de ville.
Des tensions qui se sont aussi un peu ressenties lors des différentes table-rondes, mais pour le président des Verts biennois, Stefan Rüber, l’essentiel est là : les points principaux d'un compromis ont été trouvés. Pour le moment, le silence est de mise, personne ne divulgue la moindre information sur le contenu. Par contre, ce que l'on sait, c'est qu'une cinquième et normalement dernière table ronde aura lieu lundi prochain, afin de finaliser ce compromis pour pouvoir le présenter jeudi 19 janvier.
Pour y arriver, Stefan Rüber reconnaît qu'il a fallu faire des concessions de tous les côtés de l'échiquier politique, car même si l'objectif global est de trouver un compromis et de faire accepter le budget à la population le 7 mai prochain pour éviter de laisser la main au canton de Berne, les avis diffèrent toujours selon la couleur politique. Et peut-être d'autant plus que les élections fédérales et municipales ne sont pas loin et qu'il est important pour les partis de vendre leur programme politique.
Reste maintenant à finaliser le compromis, à rédiger tout le détail et à faire accepter ce budget revu par le conseil de ville au mois de mars. Un dernier point qui devrait bien se passer… devrait puisque que tous les partis ont participés à l'élaboration de ce compromis et ont ainsi accepté de ne pas déposer d'amendements. Mais on n’est jamais à l'abris d'une surprise. Selon Stefan Rüber, ce ne serait pas souhaitable, mais un parti peut changer d'avis et en quelque sorte violer cet accord. Le président de l’UDC biennoise, Patrick Widmer, relève également que les parlementaires n’ont pas forcément l’obligation de suivre leur parti. Les deux présidents sont toutefois assez optimistes.
Un autre point sur lequel l’agrarien et l’écologiste sont d’accord, et c’est assez rare pour être notifié, c’est sur le fait que ce budget n’est que transitoire et que les problèmes financiers de la ville de Bienne sont loin d’être terminés. Le plan d’assainissement Substance 2030, comme son nom l’indique, est un projet sur le long terme. Ainsi, la cité seelandaise devrait éviter d’être mise sous tutelle du canton de Berne en 2023, mais le risque sera toujours présent dans les prochaines années si les finances biennoises ne s’améliorent pas. Une amélioration qui doit être grande et rapide. /lyg