Au lendemain de l’accord entre les cantons de Berne et Jura sur l’organisation d’un vote sur l’avenir institutionnel dans la région, la presse suisse dans son ensemble convoque l’Histoire avec un grand H pour qualifier la journée d’hier. Revue de presse:
Le Temps : « il faut se pincer pour y croire », la Liberté : « un tabou est tombé », ou encore 24 heures, plus sobrement : « historique ». La presse suisse relève l’importance du pas franchi hier par la déclaration d’intention signée par les deux cantons. « Tous les espoirs de réunification sont désormais permis », pour le Matin qui s’inquiète toutefois de l’avenir de la ville de Bienne. Pour la Liberté, « le passé ne se laisse pourtant pas oublier si facilement » faisant référence à l’important dispositif policier déployé hier. L’Express et l’Impartial jouent les devins : « le Jura va dire massivement oui, le Jura bernois un peu moins massivement non ». Les quotidiens neuchâtelois qui regrettant par ailleurs que ce processus ait mis un terme à l’option dite du grand canton de l’Arc jurassien.
Dans la région
Le Journal du Jura souligne le champ lexical employé hier : « respect des valeurs démocratiques, chance pour la région, solutions par le dialogue, grande maturité politique (…) le tout dans un décor solennel pour un acte qualifié d’historique ». Enfin, le Quotidien jurassien qualifie l’accord de « feuille de route », un terme attribué plutôt à la résolution du conflit israélo-palestinien. Le QJ relève toutefois « l’ambiance sereine » souhaitée par les deux cantons et conclut en taclant les « frileux » qui refuseront « un canton nouveau, réinventé et attractif ».
La presse alémanique
Le Bund se dit « surpris » du dernier développement de la « Jurafrage ». Le quotidien bernois relève lui aussi l’aspect historique de la déclaration d’intention. Le Bund qualifie le revirement bernois, notamment sur la question d’un second vote communaliste, de « compréhensible », mais délicat. La Berner Zeitung, quant à elle, use de qualificatifs forts : le compromis ratifié est un acte de « totale démocratie ». Une démocratie jugée pourtant compliquée par le quotidien bernois qui poursuit : ce processus pourrait amputer le canton de Berne d’une bonne partie de sa population francophone… La BZ rappelle en conclusion les 70 millions de francs annuels injectés dans cette région « structurellement plus faible ». /tsc