Le Conseil d'Etat neuchâtelois prend acte de la proposition de rachat de l'hôpital de La Chaux-de-Fonds par la fondation privée Patrimonium et l'Hôpital du Jura bernois. Un projet soutenu par les Villes du Locle et de La Chaux-de-Fonds. Le gouvernement estime qu'il s'agit de la concrétisation de la position défendue par les autorités des Montagnes, à savoir le maintien de deux hôpitaux généralistes.
Le Conseil d'Etat neuchâtelois rappelle qu'après des années de discussion avec différents partenaires il a choisi une autre option : créer un site de soins aigus dans le Bas du canton, un site de réadaptation dans le Haut et trois policliniques. Pour le président du gouvernement, Jean-Nat Karakash, "ce débat doit maintenant avoir lieu, il a eu lieu au niveau du Conseil d'Etat et de la commission parlementaire, il aura lieu mardi au Grand Conseil. Si la proposition du gouvernement est acceptée on aura ces deux modèles qui s'opposeront devant le peuple avec une décision dans les urnes en février".
La participation de Patrimonium contestée
De son côté, le Parti socialiste neuchâtelois (PSN) souligne sa surprise dans un communiqué de presse. Il s’étonne que les Villes du Haut dévoilent ce projet de rachat la veille du débat du Grand Conseil sur la planification hospitalière et qu’elles s’allient à Patrimonium. Le PSN dénonce la proximité de la fondation avec le groupe de cliniques privées Genolier, qui exploite La Providence à Neuchâtel et Montbrillant à La Chaux-de-Fonds. L’administrateur délégué de Genolier, Antoine Hubert, siège également au Conseil d’administration d’une des sociétés de Patrimonium, Healthcare Property Advisors.
Le vice-président du Conseil de fondation de Patrimonium, Christoph Syz, reconnaît qu'il travaille avec Genolier, mais il soutient que la fondation est totalement indépendante. Si Patrimonium veut investir à La Chaux-de-Fonds, c'est selon lui parce que le projet est intéressant. La fondation envisage d'acheter tous les bâtiments de l'hôpital pour un montant évalué entre 50 et 65 millions de francs. Une analyse doit encore être menée pour évaluer le coût exact de la transaction et surtout le montant supplémentaire à investir pour les rénovations indispensables.
Patrimonium investit dans l'immobilier dans le domaine de la santé avec l'argent de caisses de pension suisses. Il rentabilise son investissement avec le loyer ensuite versé par l'exploitant. D'après Christoph Syz, dans le domaine de la santé, le loyer demandé se monte habituellement à 6% à 10% du chiffre d'affaire. /mvr